Résumé du mois

Novembre confirme la tendance sèche en Normandie, avec un déficit pluviométrique quasi généralisé, y compris dans les secteurs habituellement les plus arrosés en cette saison. Le bilan hydrique est positif en raison du faible niveau d’évapotranspiration saisonnier, mais reste inférieur aux normales d’un mois de novembre sur la majeure partie du territoire. L’humidité des sols augmente significativement sur une large moitié nord de la région, mais les sols normands restent globalement secs au regard des normales saisonnières.

Malgré ces pluies déficitaires, les cours d’eau ont entamé leurs sortie d’étiage sur les secteurs du massif Armoricain, du pays de Bray et dans une moindre mesure sur les cours d’eaux du sud de la Seine. Pour les cours d’eau situés au nord de la Seine, l’augmentation des débits et donc la sortie d’étiage ne se fait en revanche pas encore sentir (notamment sur le pays de Caux) avec des débits toujours en baisse. En terme de statistiques, l’ensemble des secteurs hydrographiques sont en moyenne relativement proches des normales (entre 4 ans sec et 2 ans humide). Toutefois, on retiendra que sur l’Huisne et la Cance, les débits observés sur ce mois figurent parmi les plus secs depuis près de 30 ans pour un mois de novembre.

Une aide à la lecture de l’hydrologie normande

La Normandie est une région à l’interface entre les formations anciennes du massif armoricain sur son tiers ouest, dites du socle, et les formations sédimentaires plus récentes du bassin parisien sur les deux tiers est. Ces deux entités géologiques s’opposent par leurs caractéristiques physiques en lien avec leur âge et leur origine. Cette diversité géologique, additionnée d’un gradient climatique ouest-est et sud-nord se traduit naturellement par une diversité de comportements hydrologiques sur le territoire. La carte ci-dessous présente le territoire couvert par les unités d’hydrométrie de la DREAL Normandie, ainsi que les 4 zones utilisées pour commenter chaque mois la situation hydrologique dans différents secteurs normands. Ce zonage (massif armoricain, bassin parisien sud-Seine, bassin parisien nord-Seine, pays de Bray) a été construit de sorte à proposer une synthèse de la situation hydrologique représentative d’un ensemble de bassins versants dont le fonctionnement hydrologique est généralement assez homogène.

Carte lithologique au 1/1000000 ème et répartition des quatre grands ensembles hydrologiques. Survoler un des ensembles pour obtenir des informations sur son fonctionnement.

Précipitations, pluies efficaces, humidité des sols et écart aux normales

Les cartes ci-dessous sont produites par la DREAL à partir des données de la chaîne de modélisation SIM de Météo-France. Elles peuvent donc présenter de légères différences avec une analyse issue d’une autre donnée d’entrée produite par Météo-France.

Sur 1 mois

Pour le mois de novembre, les pluies cumulées s’étendent entre 37 et 113 mm. A l’échelle de la région, cela correspond en moyenne à des écarts aux normales de -16 mm soit -18 %.

Dans la continuité d’un printemps et d’un début d’automne peu arrosé, le mois de novembre enregistre à nouveau des cumuls mensuels modérés, entraînant un déficit pluviométrique quasi généralisé sur la région. On remarquera que ce sont les secteurs habituellement les plus arrosés — l’ouest et le nord de la Normandie — qui affichent les valeurs statistiques mensuelles les plus déficitaires. Quelques zones dans le centre de la région, le sud Manche et le pays de Caux affichent toutefois des valeurs un peu moins sèches, proches des normales saisonnières. Sur ce dernier secteur, des cumuls journaliers d’importances ont même été enregistrés le 19 novembre sur les pluviomètres de Goderville et Sommesnil(respectivement 28 mm et 27,8 mm).

Les pluies efficaces, quant à elles, s’échelonnent entre 27 et 98 mm. A l’échelle de la région, cela correspond en moyenne à des écarts aux normales de -12 mm.

Malgré ces cumuls mensuels modérés, le niveau d’évapotranspiration quasi nul en cette saison permet de maintenir un bilan hydrique positif. Celui-ci reste cependant inférieur aux normales de novembre sur la majeure partie de la Normandie.

*Données de précipitations issues du modèle SIM de Meteo-France. Les cartes de gauche correspondent aux cumul estimés, alors que les cartes de droites correspondent à l'écart absolu (en mm)  aux normales 1991-2020 sur la même période.*

Données de précipitations issues du modèle SIM de Meteo-France. Les cartes de gauche correspondent aux cumul estimés, alors que les cartes de droites correspondent à l’écart absolu (en mm) aux normales 1991-2020 sur la même période.

Sur 12 mois

Sur les 12 derniers mois, les pluies cumulées s’étendent entre 525 et 1030 mm. Cela correspond en moyenne régionale à des écarts aux normales de -94 mm soit -11 %.

Concernant les pluies cumulées sur les 12 derniers mois, la situation évolue peu par rapport au mois précédent. En effet, les précipitations modérées de ce mois de novembre ne sont pas de nature à infléchir la tendance déficitaire observée depuis le mois d’août. Ainsi au 1er décembre, la majeure partie de la région affiche un bilan déficitaire sur 12 mois. Seule la partie médiane du bassin de la Risle et l’amont du bassin versant de l’Eure enregistrent encore quelques timides excédents.

Les pluies efficaces, quant à elles, s’échelonnent entre 78 et 432 mm. Cela correspond en moyenne régionale à des écarts aux normales de -57 mm.

Les cumuls de pluies efficaces sur un an restent partout inférieurs à 400mm, excepté très localement dans le Cotentin et le pays de Caux. Ce mois de novembre s’inscrit dans la continuité des trois mois précédents et contribue à maintenir la région dans une situation de déficit quasi généralisé sur l’année écoulée.

*Données de précipitations issues du modèle SIM de Meteo-France. Les cartes de gauche correspondent aux cumul estimés, alors que les cartes de droites correspondent à l'écart absolu (en mm)  aux normales 1991-2020 sur la même période.*

Données de précipitations issues du modèle SIM de Meteo-France. Les cartes de gauche correspondent aux cumul estimés, alors que les cartes de droites correspondent à l’écart absolu (en mm) aux normales 1991-2020 sur la même période.

Chronologie par ensemble hydrologique

Le mois de novembre enregistre à nouveau un déficit pluviométrique généralisé aux quatre grands ensembles hydrogéologiques de la région. Sur le bassin parisien il s’agit en outre du huitième mois déficitaire sur douze mois écoulés. Les graphiques ci-dessous, qui couvrent une période de deux ans, permettent de mettre en évidence le fort contraste entre la situation actuelle et celle de l’an dernier sur la même période (novembre 2023 à novembre 2024) qui avait été majoritairement excédentaire.

Les courbes d’écart aux normales (courbes vertes) évoluent peu par rapport au mois dernier, et se maintiennent à des niveaux que l’on pourrait qualifier de “modérément déficitaires” au vu de la prépondérance de périodes sèches qui se sont succédées depuis février 2025. Ce déficit qui apparaît modéré sur 12 mois est toutefois un constat en “trompe l’œil” : les forts excédents de janviers 2025 pèsent fortement sur ce bilan annuel. Depuis, sur les 10 mois qui ont suivi seul le mois de juillet aura été significativement excédentaire.

A la fin du mois, l’écart aux normales des précipitations annuelles (courbe verte) par ensemble hydrologique se distingue comme suit:

  • -10 % pour le Massif armoricain;
  • -10 % pour le Bassin parisien sud-Seine;
  • -14 % pour le Bassin parisien nord-Seine;
  • -20 % pour le Pays de Bray.

Anomalie de précipitation (en %) mensuelle et annuelle pour chaque secteur hydrologique. L’anomalie mensuelle est représentée sous forme de barres représentant le déficit (rouge) ou l’excédent (bleu) de pluie. L’écart absolu est également indiqué en survolant la barre. L’anomalie annuelle est représentée par la courbe continue verte, elle est calculée sur 12 mois glissants : la valeur pour un mois donné est calculée à partir des barres des 12 mois précédents.

Humidité du sol

En moyenne mensuelle, pour ce mois de novembre, l’indice d’humidité des sols est compris entre 0.28 et 1.01 avec une moyenne de 0.55. Les écarts aux normales s’étendent entre -51% et 12% pour une moyenne de -20%.

Les précipitations, survenues principalement en fin de période, ont entraîné une hausse significative de l’humidité des sols dans la moitié nord de la région. Cependant, la carte ci-dessous révèle un contraste nord-sud marqué : de nombreux secteurs demeurent encore secs. Globalement, les sols normands affichent toujours des niveaux d’humidité inférieurs aux normales saisonnières.

*Répartition de l’indice d’humidité des sols «SWI» (de l’anglais Soil Wetness Index). Il représente, sur une profondeur d’environ deux mètres, l’état de la réserve en eau du sol par rapport à la réserve utile (eau disponible pour l’alimentation des plantes). Si le SWI est égal à 0, le sol est très sec et les végétaux ne peuvent plus en tirer d’eau, tandis que si le SWI est égale à un le sol à atteint sa réserve utile. Le SWI peut être inférieur à 0 (stress hydrique) ou supérieur à 1 (dépasse la réserve utile).*

Répartition de l’indice d’humidité des sols «SWI» (de l’anglais Soil Wetness Index). Il représente, sur une profondeur d’environ deux mètres, l’état de la réserve en eau du sol par rapport à la réserve utile (eau disponible pour l’alimentation des plantes). Si le SWI est égal à 0, le sol est très sec et les végétaux ne peuvent plus en tirer d’eau, tandis que si le SWI est égale à un le sol à atteint sa réserve utile. Le SWI peut être inférieur à 0 (stress hydrique) ou supérieur à 1 (dépasse la réserve utile).

Situation hydrologique

Cartographie et distribution statistique sur la région

Carte des débits de base (Q3Jn)

Le débit de base des cours d’eau, est représenté par la variable Q3Jn mensuel. Par rapport au mois précédent, les débits de base évoluent en moyenne de:

  • -1% [-14%; 15%] pour le Bassin parisien nord-Seine avec une période de retour moyenne de 2 ans humide contre 3 ans humide le mois précédent;

  • 18% [-1%; 115%] pour le Bassin parisien sud-Seine avec une période de retour moyenne de 2 ans sec contre 2 ans humide le mois précédent;

  • 46% [11%; 96%] pour le Pays de Bray avec une période de retour moyenne de 3 ans sec contre 3 ans sec le mois précédent;

  • 275% [12%; 1594%] pour le Massif armoricain avec une période de retour moyenne de 2 ans sec contre 6 ans sec le mois précédent.

Suites aux précipitations du début de mois puis de fin de mois, la grande majorité des sites présente un minimum mensuel observé aux alentours du 15 du mois. Globalement la situation régionale est plutôt équilibrée au regard du débit de base sans fortes disparités locales. Cependant, et c’est plutôt inhabituel, une contraste apparaît entre le nord et le sud de la région, le nords affichant des débits de base proches des normales alors que le sud présente des débits de base plus faibles que les normales d’un mois de novembre.

A cette époque de l’année, les écoulements en rivière augmentent, en lien avec l’augmentation des précipitations et la baisse de l’évaporation. Parallèlement, les apports de la nappe aux cours d’eau connaissent généralement une augmentation plus progressive, liée à l’inertie des nappes qui accompagnent les cours d’eau. Cette transition, qui est marquée par le début de la recharge de la nappe, n’est pas encore apparente sur le bassin parisien nord-seine : les débits de base sur les sites concernés sont encore en baisse pour la plupart (ex: Cailly à Cailly, Valmont à Colleville, Andelle à Vascoeuil). A l’inverse, on observe bien cette transition automnale sur le bassin parisien sud seine, le pays de Bray et surtout le massif armoricain avec des augmentations substantielles des débits de base (notamment dans le Virois), classiques sur ce secteur plus réactif de la région.

De manière générale, la situation statistique tend à se dégrader sur le bassin parisien, mais à s’améliorer sur le massif armoricain.

Qualification statistique saisonnière du débit de base. Chaque point correspond à un site hydrométrique. Il est coloré en fonction de la rareté de la variable Q3Jn du mois en cours relativement aux statistiques de ce mois de l’année. Le survol avec la souris d’un site sur la carte à gauche permet de visualiser son nom et de repérer ce même site sur le graphique à droite, et inversement. Dans le graphique de droite, les sites sont regroupés au sein des 4 grands ensembles hydrogéologiques . Les sites de la Seulles à Tierceville, l’Orne à La Courbe, à Grimbosq, à Thury-Harcourt, la Laize à Fresney-le-Puceux, la Béthune à Saint-Aubin-le-Cauf, l’Epte à Fourges et l’Andelle à Vascoeuil présentent la particularité d’avoir leur bassin versant à cheval sur deux ensembles hydrologiques : ils ont été positionnés au sein d’un de ces deux ensembles, mais peuvent, de fait, présenter une situation hydrologique hydride. Enfin, certains sites identifiés comme focus (anneau noir) font l’objet de commentaires détaillés dans la section suivante.

Carte des débits moyens mensuels (QMM)

Le débit moyen mensuel QMM est une variable qui intègre l’ensemble des écoulements mesurés sur le mois. Il est donc au moins supérieur ou égal au Q3Jn et sera d’autant plus élevé qu’il a beaucoup plu sur le mois considéré. Par rapport au mois précédent, les débits moyens mensuels évoluent en moyenne de:

  • -1% [-15%; 12%] pour le Bassin parisien nord-Seine avec une période de retour moyenne de 2 ans humide contre 2 ans humide le mois précédent;

  • 28% [-1%; 140%] pour le Bassin parisien sud-Seine avec une période de retour moyenne de 3 ans sec contre 3 ans sec le mois précédent;

  • 61% [36%; 86%] pour le Pays de Bray avec une période de retour moyenne de 4 ans sec contre 3 ans sec le mois précédent;

  • 139% [25%; 394%] pour le Massif armoricain avec une période de retour moyenne de 3 ans sec contre 3 ans sec le mois précédent.

Malgré la hausse saisonnière attendue en automne - et observée presque partout, exception faite du pays de Bray - , nous pouvons constater qu’elle n’a pas été si importante que cela en novembre. Le débit moyen mensuel est directement dépendant des précipitations réceptionnées sur la période. Or, dans le contexte déficitaire en pluie, les écoulements des cours d’eau ont globalement augmenté de manière plus faible qu’habituellement en novembre. Cela se traduit en moyenne par une dégradation de l’indice statistique pour cette variable mensuelle sur le mois de novembre. Il convient toutefois de distinguer certaines zones telles que la bande Evreux - Caen (celle qui se démarque par une pluviométrie mensuelle proche des normales), ou le haut Virois, sur lesquelles l’indice statistique montre une amélioration.

Qualification statistique saisonnière du débit moyen mensuel. Chaque point correspond à un site hydrométrique. Il est coloré en fonction de la rareté de la variable QMM du mois en cours relativement aux statistiques de ce mois de l’année. Le survol avec la souris d’un site sur la carte à gauche permet de visualiser son nom et de repérer ce même site sur le graphique à droite, et inversement. Dans le graphique de droite, les sites sont regroupés au sein des 4 grands ensembles hydrogéologiques . Les sites de la Seulles à Tierceville, l’Orne à La Courbe, à Grimbosq, à Thury-Harcourt, la Laize à Fresney-le-Puceux, la Béthune à Saint-Aubin-le-Cauf, l’Epte à Fourges et l’Andelle à Vascoeuil présentent la particularité d’avoir leur bassin versant à cheval sur deux ensembles hydrologiques : ils ont été positionnés au sein d’un de ces deux ensembles, mais peuvent, de fait, présenter une situation hydrologique hydride. Enfin, certains sites identifiés comme focus (anneau noir) font l’objet de commentaires détaillés dans la section suivante.

Evolution pluri-annuelle

On visualise bien sur le diagramme pluri-annuel ci-dessous:

  • la fin de de l’étiage 2022, très sévère sur le massif armoricain et le Pays de Bray où des débits inférieurs aux débits décennaux secs ont été observés de mai jusqu’à novembre 2022. En comparaison, l’étiage 2023 sur ces deux secteurs a été clément et l’étiage 2024 encore plus;

  • l’étiage 2023 généralement plus sec que celui de 2022 sur les cours d’eau du bassin parisien au sud de la Seine, du bassin de l’Eure jusqu’au bassin de la Dives, en passant par l’amont des bassins de l’Huisne et de la Sarthe. Sur ce secteur également, l’étiage 2024 a été autrement plus clément du point de vue de la ressource en eau;

  • les cours d’eau du Pays de Caux au nord de la Seine qui ont beaucoup mieux résisté à cette séquence 2022 - 2023 que les autres cours d’eau normands, à l’exception de la Bresle en 2022;

  • sur tous les cours d’eau normands, la rupture très marquée qui est survenue en novembre 2023, faisant basculer les débits des cours d’eau dans une situation plus humide que les normales. Sur une longue période d’un an et demi environ s’étendant jusqu’au printemps 2025, les débits des cours d’eau se sont maintenus le plus souvent au-dessus des normales saisonnières de façon quasi continue, avec deux hivers successifs particulièrement humides, un printemps 2024 arrosé ponctué de crues tardives et localement fortes et enfin un étiage 2024 très peu marqué entre les deux;

  • depuis la fin de l’hiver 2024-2025, on observe un glissement progressif vers une situation proche des normales sur le Pays de Bray et les autres cours d’eau du bassin parisien au sud de la Seine et à nouveau nettement sèche sur les cours d’eau du massif armoricain. Le mois de novembre 2025 est marqué par un retour de ces cours d’eau armoricains vers des valeurs globalement plus proches des normales de saison.

Evolution mensuelle de la qualification statistique du débit de base (Q3Jn). Ce diagramme permet de visualiser pour l’ensemble des sites utilisés dans ce bulletin, mois par mois depuis 3 ans, la rareté du débit de base pour le mois considéré. Chaque site est représenté par une ligne à l’intérieur de laquelle chaque case correspond à un mois. La couleur de la case représente la période de retour du Q3Jn de ce site pour ce mois. Le nom du site et la date d’observation du Q3Jn de chaque mois est accessible en survolant le graphique, case par case. Analysé site par site, par grand ensemble hydrogéologique ou à l’échelle complète de la Normandie, ce diagramme donne à voir les grandes tendances hydrologiques sur une profondeur de 3 ans.

Dynamique hydrologique sur l’année et sur le mois : focus sur quelques sites

Les hydrogrammes présentés ci-après illustrent de façon plus détaillée la situation hydrologique de quelques cours d’eau dont les comportements sont jugés soit représentatifs ce mois-ci des 4 grandes ensembles hydrologiques de la région soit, au contraire, présentent un caractère singulier utile à commenter. Les stations identifiées en focus dans les cartes précédentes sont utilisées à cette fin. Les graphiques couvrent une période de 3 ans environ, permettant ainsi de suivre l’évolution des débits journaliers des derniers mois et de comparer d’une année à l’autre la situation pour une même saison.

Nous invitons le lecteur pour un suivi fin et sur de plus longues périodes, à se référer à la plateforme de suivi de la situation hydrologique normande, ou encore directement sur l’HydroPortail.

Pays de Bray

Sur l’Andelle amont, représentative des écoulements du secteur du Pays de Bray, on observe clairement la succession de mois peu pluvieux depuis le mois de février 2025. Cela a notamment pour conséquence une baisse quasi-continue des débits, faisant passer ceux-ci de valeurs bien au-dessus des normales de saison à des valeurs proches voire légèrement inférieures. En novembre, malgré les faibles précipitations observées sur ce secteur, les débits de base montrent une légère tendance à l’augmentation. Cette hausse reste toutefois timide et inférieure aux augmentations observées normalement sur cette période de l’année. Sur cette station, les débits de base et les débits moyens journaliers restent donc bien inférieurs aux normales saisonnières représentées par la courbe médiane. Des précipitations bien plus conséquentes seront nécessaires dans les mois à venir pour confirmer cette légère augmentation et retrouver des débits proches des normales.

Graphique d’évolution des débits (hydrogramme) sur 3 ans. La courbe en bleu représente les débits moyens mesurés sur 3 jours consécutifs. Les pastilles colorées permettent de visualiser les valeurs les plus basses de chaque mois (Q3Jn) : elles sont positionnées à la date à laquelle ces valeurs sont observées et colorées selon leur rareté (période de retour) pour le mois considéré, aidant à l’analyse de la situation en moyennes et basses eaux, notamment pour le suivi de la ressource en eau. La courbe médiane (en vert) correspond au débit qui a une chance sur deux d’être observé ce même jour. Enfin, les deux droites en haut du graphique correspondent aux débits de crues de période de retour 5 ans et 10 ans (moyennés sur 3 jours, en cohérence avec la courbe des débits observés), aidant à l’évaluation de l’intensité des crues.

Bassin parisien nord-Seine

Sur les cours d’eau du nord de la Seine, on retrouve trois situations bien distinctes selon les secteurs observés :

  • Sur les cours d’eau du Pays de Caux (illustrés ci-dessous par le Cailly à Cailly), les débits affichent des valeurs fortes et bien supérieures aux moyennes inter-annuelles depuis l’automne 2023. Depuis avril dernier (novembre inclus), les débits sont en baisse, mais toujours au-dessus des normales. Les périodes plus pluvieuses d’octobre (tempête Benjamin) et de novembre n’entraînent pour le moment que des réactions modérées et très temporaires sur ces cours d’eau, où la sortie d’étiage n’est toujours pas d’actualité. Si les débits n’augmentent pas ou peu dans les deux mois à venir, ils pourraient passer sous les normales saisonnières, ce qui n’est plus arrivé depuis fin 2023.

  • Autre cas de figure, sur le Vexin (l’Aubette de Magny à Ambleville), on enregistre également des valeurs bien supérieures aux normales de saison, et ce également depuis le mois de novembre 2023. Toutefois, sur ce cours d’eau, on constate un changement de dynamique avec des valeurs de débits de base en augmentation assez nette et une sortie d’étiage marquée dès le mois de septembre. Ces augmentations se sont d’ailleurs maintenues au cours de ce mois de novembre.

  • Enfin, dernier cas de figure, sur les cours d’eau du nord de la Seine-Maritime (illustré ici par la Bresle à Pont-et-Marais), l’étiage a été beaucoup plus marqué que sur les cours d’eau du Pays de Caux et du Vexin. Celui-ci s’est d’ailleurs prolongé jusqu’au mois d’octobre, affichant des valeurs qui n’avaient pas été observées depuis l’étiage 2023. En novembre, les débits repartent nettement à la hausse et marquent peut-être ainsi la sortie de l’étiage.

Graphique d’évolution des débits (hydrogramme) sur 3 ans. La courbe en bleu représente les débits moyens mesurés sur 3 jours consécutifs. Les pastilles colorées permettent de visualiser les valeurs les plus basses de chaque mois (Q3Jn) : elles sont positionnées à la date à laquelle ces valeurs sont observées et colorées selon leur rareté (période de retour) pour le mois considéré, aidant à l’analyse de la situation en moyennes et basses eaux, notamment pour le suivi de la ressource en eau. La courbe médiane (en vert) correspond au débit qui a une chance sur deux d’être observé ce même jour. Enfin, les deux droites en haut du graphique correspondent aux débits de crues de période de retour 5 ans et 10 ans (moyennés sur 3 jours, en cohérence avec la courbe des débits observés), aidant à l’évaluation de l’intensité des crues.

Graphique d’évolution des débits (hydrogramme) sur 3 ans. La courbe en bleu représente les débits moyens mesurés sur 3 jours consécutifs. Les pastilles colorées permettent de visualiser les valeurs les plus basses de chaque mois (Q3Jn) : elles sont positionnées à la date à laquelle ces valeurs sont observées et colorées selon leur rareté (période de retour) pour le mois considéré, aidant à l’analyse de la situation en moyennes et basses eaux, notamment pour le suivi de la ressource en eau. La courbe médiane (en vert) correspond au débit qui a une chance sur deux d’être observé ce même jour. Enfin, les deux droites en haut du graphique correspondent aux débits de crues de période de retour 5 ans et 10 ans (moyennés sur 3 jours, en cohérence avec la courbe des débits observés), aidant à l’évaluation de l’intensité des crues.

Graphique d’évolution des débits (hydrogramme) sur 3 ans. La courbe en bleu représente les débits moyens mesurés sur 3 jours consécutifs. Les pastilles colorées permettent de visualiser les valeurs les plus basses de chaque mois (Q3Jn) : elles sont positionnées à la date à laquelle ces valeurs sont observées et colorées selon leur rareté (période de retour) pour le mois considéré, aidant à l’analyse de la situation en moyennes et basses eaux, notamment pour le suivi de la ressource en eau. La courbe médiane (en vert) correspond au débit qui a une chance sur deux d’être observé ce même jour. Enfin, les deux droites en haut du graphique correspondent aux débits de crues de période de retour 5 ans et 10 ans (moyennés sur 3 jours, en cohérence avec la courbe des débits observés), aidant à l’évaluation de l’intensité des crues.

Bassin parisien sud-Seine

Sur les cours d’eau du bassin parisien au sud de la Seine, bien que la tendance soit à une augmentation plus marquée que dans le nord, la sortie de l’étiage est encore loin d’être généralisée et complètement engagée.

En effet, sur la plupart des cours d’eau de ce secteur, les réactions aux différents épisodes pluvieux des deux derniers mois sont restées modérées. La tendance générale est à une légère hausse des débits mais qui ne permet pas pour le moment au cours d’eau de ce secteur d’indiquer avec certitude une sortie de l’étiage.

Les stations de l’Eure à Louviers et de l’Huisne à Réveillon représentent bien cette hausse timide : on y observe clairement une stagnation ou une très légère augmentation des débits. Sur l’Huisne à Réveillon, il s’agit du mois de novembre le plus sec enregistré sur 29 années : la faible évolution des débits en novembre aboutit à une dégradation des données statistiques de la station sur son débit de base.

Il existe tout de même quelques rares exceptions sur ce secteur comme ci-dessous sur la Seulles à Tierceville, où on l’on observe clairement une augmentation franche des valeurs de débit. Cette dynamique reste assez marginale sur ce secteur hydrogéologique et s’explique notamment par le fait qu’une partie des écoulements de cette station provient du massif Armoricain, en amont du bassin versant.

Graphique d’évolution des débits (hydrogramme) sur 3 ans. La courbe en bleu représente les débits moyens mesurés sur 3 jours consécutifs. Les pastilles colorées permettent de visualiser les valeurs les plus basses de chaque mois (Q3Jn) : elles sont positionnées à la date à laquelle ces valeurs sont observées et colorées selon leur rareté (période de retour) pour le mois considéré, aidant à l’analyse de la situation en moyennes et basses eaux, notamment pour le suivi de la ressource en eau. La courbe médiane (en vert) correspond au débit qui a une chance sur deux d’être observé ce même jour. Enfin, les deux droites en haut du graphique correspondent aux débits de crues de période de retour 5 ans et 10 ans (moyennés sur 3 jours, en cohérence avec la courbe des débits observés), aidant à l’évaluation de l’intensité des crues.

Graphique d’évolution des débits (hydrogramme) sur 3 ans. La courbe en bleu représente les débits moyens mesurés sur 3 jours consécutifs. Les pastilles colorées permettent de visualiser les valeurs les plus basses de chaque mois (Q3Jn) : elles sont positionnées à la date à laquelle ces valeurs sont observées et colorées selon leur rareté (période de retour) pour le mois considéré, aidant à l’analyse de la situation en moyennes et basses eaux, notamment pour le suivi de la ressource en eau. La courbe médiane (en vert) correspond au débit qui a une chance sur deux d’être observé ce même jour. Enfin, les deux droites en haut du graphique correspondent aux débits de crues de période de retour 5 ans et 10 ans (moyennés sur 3 jours, en cohérence avec la courbe des débits observés), aidant à l’évaluation de l’intensité des crues.

Graphique d’évolution des débits (hydrogramme) sur 3 ans. La courbe en bleu représente les débits moyens mesurés sur 3 jours consécutifs. Les pastilles colorées permettent de visualiser les valeurs les plus basses de chaque mois (Q3Jn) : elles sont positionnées à la date à laquelle ces valeurs sont observées et colorées selon leur rareté (période de retour) pour le mois considéré, aidant à l’analyse de la situation en moyennes et basses eaux, notamment pour le suivi de la ressource en eau. La courbe médiane (en vert) correspond au débit qui a une chance sur deux d’être observé ce même jour. Enfin, les deux droites en haut du graphique correspondent aux débits de crues de période de retour 5 ans et 10 ans (moyennés sur 3 jours, en cohérence avec la courbe des débits observés), aidant à l’évaluation de l’intensité des crues.

Massif armoricain

Sur le massif armoricain, l’ensemble des stations affiche des débits en hausse plus ou moins marquée par rapport au mois précédent.

Sur ce secteur, la sortie de l’étiage est clairement amorcée sur la majorité des stations. Sur le bassin’aval du bassin de l’Orne et le Centre Manche notamment, la sortie d’étiage est marquée depuis le mois d’octobre et le passage de la tempête Benjamin. Sur les stations de la Soulles à Coutances et l’Odon à Epinay, on observe clairement deux hausses importantes successives de débit, permettant même à la Soulles d’afficher des débits de base légèrement supérieurs aux normales de novembre.

Toutefois, sur plusieurs cours d’eau les augmentations restent très peu prononcées et la sortie franche de l’étiage n’est pas encore actée : c’est le cas d’une part de la Saire, de la Sélune aval et de l’Airon dans la Manche en raison de leur moindre réactivité aux pluies (en lien avec leur géologie plus perméable) et d’autre part de cours d’eau du “centre-sud” de la région (bassin médian de l’Orne, amont de la Mayenne), représentés ici par la Cance à Tanques : pour cette station, on notera d’ailleurs qu’il s’agit du mois de novembre le plus sec sur les 29 années d’enregistrement.

Graphique d’évolution des débits (hydrogramme) sur 3 ans. La courbe en bleu représente les débits moyens mesurés sur 3 jours consécutifs. Les pastilles colorées permettent de visualiser les valeurs les plus basses de chaque mois (Q3Jn) : elles sont positionnées à la date à laquelle ces valeurs sont observées et colorées selon leur rareté (période de retour) pour le mois considéré, aidant à l’analyse de la situation en moyennes et basses eaux, notamment pour le suivi de la ressource en eau. La courbe médiane (en vert) correspond au débit qui a une chance sur deux d’être observé ce même jour. Enfin, les deux droites en haut du graphique correspondent aux débits de crues de période de retour 5 ans et 10 ans (moyennés sur 3 jours, en cohérence avec la courbe des débits observés), aidant à l’évaluation de l’intensité des crues.

Graphique d’évolution des débits (hydrogramme) sur 3 ans. La courbe en bleu représente les débits moyens mesurés sur 3 jours consécutifs. Les pastilles colorées permettent de visualiser les valeurs les plus basses de chaque mois (Q3Jn) : elles sont positionnées à la date à laquelle ces valeurs sont observées et colorées selon leur rareté (période de retour) pour le mois considéré, aidant à l’analyse de la situation en moyennes et basses eaux, notamment pour le suivi de la ressource en eau. La courbe médiane (en vert) correspond au débit qui a une chance sur deux d’être observé ce même jour. Enfin, les deux droites en haut du graphique correspondent aux débits de crues de période de retour 5 ans et 10 ans (moyennés sur 3 jours, en cohérence avec la courbe des débits observés), aidant à l’évaluation de l’intensité des crues.

Graphique d’évolution des débits (hydrogramme) sur 3 ans. La courbe en bleu représente les débits moyens mesurés sur 3 jours consécutifs. Les pastilles colorées permettent de visualiser les valeurs les plus basses de chaque mois (Q3Jn) : elles sont positionnées à la date à laquelle ces valeurs sont observées et colorées selon leur rareté (période de retour) pour le mois considéré, aidant à l’analyse de la situation en moyennes et basses eaux, notamment pour le suivi de la ressource en eau. La courbe médiane (en vert) correspond au débit qui a une chance sur deux d’être observé ce même jour. Enfin, les deux droites en haut du graphique correspondent aux débits de crues de période de retour 5 ans et 10 ans (moyennés sur 3 jours, en cohérence avec la courbe des débits observés), aidant à l’évaluation de l’intensité des crues.

Glossaire

Année hydrologique : période continue de douze mois choisie de façon à minimiser les reports hydrologiques d’une année sur l’autre. Elle débute à une date de l’année où les réserves sont au plus bas et est donc choisie en fonction des conditions climatiques de chaque région. En Normandie, celle-ci débute par convention au 1er septembre.

Évapotranspiration : quantité d’eau évaporée (à la surface du sol et des étendues d’eau) et transpirée par les plantes. Elle peut être potentielle (quantité d’eau potentiellement mis en jeu) ou réelle (quantité d’eau effectivement évapotranspirée).

Pluies efficaces : les pluies (ou précipitations) efficaces sont égales à la différence entre les précipitations totales et l’évapotranspiration réelle. Ces précipitations sont soit stockées, soit infiltrées (recharge des nappes) soit ruisselées.

Niveau piézométrique (ou par raccourci piézométrie): altitude ou profondeur (par rapport au sol) de la surface de la nappe souterraine.

Recharge des nappes: période/phénomène d’augmentation des niveaux des eaux souterraines. On parle régulièrement de recharge hivernale.

Vidange des nappes: période/phénomène de baisse des niveaux des eaux souterraines. On parle régulièrement de vidange estivale.

Débit de base / VCN3 / Q3Jn : il s’agit du débit du cours d’eau en l’absence de ruissellement consécutif à de récentes précipitations. La grandeur choisie pour le quantifier est le VCN3, débit moyen minimal calculé sur trois jours consécutifs pour une période donnée (mensuelle pour ce bulletin)

Hydraulicité : rapport du débit moyen sur une période donnée (mensuelle ou annuelle) à sa moyenne interannuelle sur cette même période. Elle permet de positionner simplement le débit d’une année ou d’un mois donné par rapport à l’année normale ou au mois normal.

Médiane : pour un échantillon de valeurs ordonnées, la médiane correspond à la valeur qui se trouve au point milieu de cette liste, permettant de couper l’ensemble des valeurs en deux parties égales (50%) en nombre de valeurs. Elle diffère de la moyenne de ces valeurs.

Fréquence ou Période de retour : la fréquence (au dépassement) d’un événement est la probabilité que cet événement soit atteint ou dépassé chaque année. La période de retour (ou récurrence) est l’inverse de la fréquence. Exemple : une crue décennale a, chaque année, une chance sur dix d’être atteinte ou dépassée

Débit mensuel quinquennal humide (resp. sec) : pour un mois considéré, c’est le débit mensuel qui a une probabilité de 1/5 (resp. 4/5) d’être dépassé chaque année. Il permet de caractériser un mois calendaire de forte hydraulicité.

Débit de base quinquennal humide (resp. sec) : c’est le débit de base (Q3Jn) qui a une probabilité de 1/5 (resp. 4/5) d’être dépassé chaque année.

Tarissement d’une rivière: phénomène de décroissance régulière du débit en l’absence de précipitations et d’intervention humaine

Étiage : période de l’année hydrologique où le débit d’un cours d’eau est bas. Il s’établit par le tarissement progressif du cours d’eau peu ou pas entrecoupé de précipitations.