Le mois d’octobre 2025 se caractérise par une répartition des précipitations très inégale aussi bien temporelle que géographique. En effet après les deux premières décades très sèches, la région a connu une succession d’épisodes pluvieux plus ou moins intenses, notamment lors du passage de la tempête “Benjamin”. Au final, la région affiche des précipitations moyennes proches des normales mais avec de fortes disparités entre d’un côté un déficit de pluies sur le sud-est de la région et de l’autre un excédent sur le centre du Cotentin et les côtes seino-marines. Les pluies efficaces restent positives à l’échelle de la région notamment grâce à une très faible évapotranspiration. Cependant, les sols normands restent secs même si l’amélioration entamée le mois précédent s’est poursuivie sur ce mois.
Cette fin d’octobre pluvieuse se traduit sur les cours d’eau par une augmentation des débits sur la majorité des cours d’eau réactifs du massif Armoricain, qui affichaient encore des débits d’étiage vers le 20 octobre. Sur ce secteur ouest de la région, à quelques exceptions près, la fin de l’étiage 2025 - qui aura été marqué, sans être aussi sévère que celui de 2022 - semble actée. Sur les deux tiers est de la région, situés sur les formations du bassin parisien, les cours d’eau sont moins réactifs aux premières pluies automnales : les débits évoluent encore peu et restent proches des débits de cet été et souvent proches des normales de saison dans la continuité d’un étiage peu marqué, et même humide en Seine-Maritime.
La Normandie est une région à l’interface entre les formations anciennes du massif armoricain sur son tiers ouest, dites du socle, et les formations sédimentaires plus récentes du bassin parisien sur les deux tiers est. Ces deux entités géologiques s’opposent par leurs caractéristiques physiques en lien avec leur âge et leur origine. Cette diversité géologique, additionnée d’un gradient climatique ouest-est et sud-nord se traduit naturellement par une diversité de comportements hydrologiques sur le territoire. La carte ci-dessous présente le territoire couvert par les unités d’hydrométrie de la DREAL Normandie, ainsi que les 4 zones utilisées pour commenter chaque mois la situation hydrologique dans différents secteurs normands. Ce zonage (massif armoricain, bassin parisien sud-Seine, bassin parisien nord-Seine, pays de Bray) a été construit de sorte à proposer une synthèse de la situation hydrologique représentative d’un ensemble de bassins versants dont le fonctionnement hydrologique est généralement assez homogène.
Carte lithologique au 1/1000000 ème et répartition des quatre grands ensembles hydrologiques. Survoler un des ensembles pour obtenir des informations sur son fonctionnement.
Les cartes ci-dessous sont produites par la DREAL à partir des données de la chaîne de modélisation SIM de Météo-France. Elles peuvent donc présenter de légères différences avec une analyse issue d’une autre donnée d’entrée produite par Météo-France.
Pour le mois de octobre, les pluies cumulées s’étendent entre 35 et 151 mm. A l’échelle de la région, cela correspond en moyenne à des écarts aux normales de -1 mm soit -3 %.
Le début du mois d’octobre a été plutôt calme et peu pluvieux à l’exception de la journée du 3 octobre. Les conditions climatiques se sont dégradées à partir du 20 avec en point d’orgue le passage de la tempête “Benjamin” qui a apporté sur la Normandie des cumuls importants. On relève notamment le 22 octobre 23 mm au Havre, 29.4 mm à Ectôt-les-Baons et 37.8 mm à Gonneville près de Cherbourg, puis 20.9 mm à Dieppe le lendemain 23 octobre (53.3 mm cumulés entre le 22 et le 24 sur ce poste pluviométrique).
Concernant la répartition des précipitations, celle-ci est assez hétérogène sur la région. C’est sur le centre Manche et sur les côtes seino-marines que l’on retrouve les plus gros cumuls du mois ainsi que les excédents les plus marqués (entre +25 mm et + 50 mm). A contrario, sur le tiers sud-est de la région, sur la plaine de Caen et sur la côte est du département de Manche, le cumul des précipitations a été beaucoup plus modéré et ces secteurs affichent des déficits souvent compris entre -10 mm et - 50 mm par rapport aux normales.
Les pluies efficaces, quant à elles, s’échelonnent entre 14 et 116 mm. A l’échelle de la région, cela correspond en moyenne à des écarts aux normales de 6 mm.
Grâce à une évapotranspiration devenue faible, les précipitations restent donc efficaces même sur les secteurs les moins arrosés. La région affiche un bilan proche ou supérieur aux normales sur plus de ses deux tiers. Seuls le quart sud-est et la côte est du département de la Manche accusent un déficit de plus de 10 mm.
Données de précipitations issues du modèle SIM de Meteo-France. Les cartes de gauche correspondent aux cumul estimés, alors que les cartes de droites correspondent à l’écart absolu (en mm) aux normales 1991-2020 sur la même période.
Sur les 12 derniers mois, les pluies cumulées s’étendent entre 534 et 1047 mm. Cela correspond en moyenne régionale à des écarts aux normales de -90 mm soit -10 %.
La très grande majorité de la région affiche donc une pluviométrie cumulée sur les douze derniers mois inférieure aux normales. Ce déficit est compris entre 100 et 200 mm dans le sud de la région, sur une part importante de la Seine-Maritime et localement sur les cotes de la Manche. Toutefois, il s’accentue sur le secteur du pays de Bray où il est compris entre 200 et 300 mm. Seule une partie du bassin de l’Eure amont et de la Risle médiane affiche encore un léger excédent, acquis au mois d’août dernier.
Les pluies efficaces, quant à elles, s’échelonnent entre 85 et 450 mm. Cela correspond en moyenne régionale à des écarts aux normales de -53 mm.
Les cumuls de pluies efficaces sur 12 mois glissants restent quasiment partout inférieurs à 400 mm (à l’exception du centre Manche, du centre du Cotentin et du centre du pays de Caux). Toutefois, le cumul de pluies efficaces reste partout positif même si une très grande majorité de la région enregistre un déficit par rapport aux valeurs interannuelles souvent compris entre 0 et 100 mm. C’est logiquement sur le secteur du pays de Bray que l’on retrouve le déficit le plus important (entre 100 et 200 mm). Seuls les secteurs de l’Eure amont, le bassin médian de la Risle, les côtes du Calvados et la plaine de Caen enregistrent des valeurs excédentaires (entre 0 et 100 mm).
Données de précipitations issues du modèle SIM de Meteo-France. Les cartes de gauche correspondent aux cumul estimés, alors que les cartes de droites correspondent à l’écart absolu (en mm) aux normales 1991-2020 sur la même période.
A la fin de ce mois d’octobre, l’ensemble des secteurs présente en moyenne des valeurs inférieures aux normales sur les 12 derniers mois et ceci malgré les légers excédents enregistrés au cours de ce mois sur trois des quatre secteurs définis. En effet, sur ce mois, seul le secteur du bassin parisien situé au sud de la Seine enregistre une pluviométrie à nouveau déficitaire en octobre. Sur les 9 derniers mois depuis février 2025, à la lecture des 4 graphiques ci-dessous, on constate qu’au moins 5 mois ont été nettement déficitaires (barres rouges) tandis qu’un seul mois (juillet) a été nettement excédentaire en pluies (barres bleues).
A la fin du mois, l’écart aux normales des précipitations annuelles (courbe verte) par ensemble hydrologique se distingue comme suit:
Anomalie de précipitation (en %) mensuelle et annuelle pour chaque secteur hydrologique. L’anomalie mensuelle est représentée sous forme de barres représentant le déficit (rouge) ou l’excédent (bleu) de pluie. L’écart absolu est également indiqué en survolant la barre. L’anomalie annuelle est représentée par la courbe continue verte, elle est calculée sur 12 mois glissants : la valeur pour un mois donné est calculée à partir des barres des 12 mois précédents.
En moyenne mensuelle, pour ce mois de octobre, l’indice d’humidité des sols est compris entre 0.12 et 0.69 avec une moyenne de 0.33. Les écarts aux normales s’étendent entre -67% et 13% pour une moyenne de -34%.
Par rapport aux normales d’octobre, les sols de la région présentent presque partout un taux d’humidité inférieur aux normales de saison, en particulier dans le centre et le sud de la région. Le Cotentin fait exception, affichant désormais en son centre des valeurs excédentaires. Par rapport au mois dernier, on continue d’observer cependant une évolution positive de l’état d’humidité des sols.
Répartition de l’indice d’humidité des sols «SWI» (de l’anglais Soil Wetness Index). Il représente, sur une profondeur d’environ deux mètres, l’état de la réserve en eau du sol par rapport à la réserve utile (eau disponible pour l’alimentation des plantes). Si le SWI est égal à 0, le sol est très sec et les végétaux ne peuvent plus en tirer d’eau, tandis que si le SWI est égale à un le sol à atteint sa réserve utile. Le SWI peut être inférieur à 0 (stress hydrique) ou supérieur à 1 (dépasse la réserve utile).
Le débit de base des cours d’eau, est représenté par la variable Q3Jn mensuel. Par rapport au mois précédent, les débits de base évoluent en moyenne de:
-3% [-14%; 5%] pour le Bassin parisien nord-Seine avec une période de retour moyenne de 3 ans humide contre 3 ans humide le mois précédent;
2% [-14%; 40%] pour le Bassin parisien sud-Seine avec une période de retour moyenne de 2 ans humide contre 3 ans humide le mois précédent;
2% [-1%; 7%] pour le Pays de Bray avec une période de retour moyenne de 3 ans sec contre 2 ans sec le mois précédent;
5% [-13%; 55%] pour le Massif armoricain avec une période de retour moyenne de 6 ans sec contre 3 ans sec le mois précédent.
Avec des précipitations principalement survenues au cours de la dernière décade, les débits de base sont partout atteints avant le 20 octobre excepté sur le Cailly à Cailly ou la Saâne à Val-de-Saâne qui les atteignent en toute fin de mois. Ces débits de base évoluent peu par rapport au mois dernier, traduisant un prolongement tardif de l’étiage 2025 particulièrement visible sur le massif armoricain où bon nombre de rivières, notamment de la Manche, ont vu se poursuivre en octobre une baisse de leur débit de base jusqu’à atteindre des niveaux équivalents à ceux généralement observés lors d’un mois d’été.
La conséquence sur la carte des débits de base est un renforcement du clivage est/ouest qui était déjà bien marqué en septembre. Sur le massif armoricain la majeure partie des cours d’eau bascule à nouveau dans une situation statistique sèche, voire localement très sèche comme sur la Vire à Saint-Lô, la Sélune à Notre-Dame-du-Touchet, la Sée à Chérencé-le-Roussel, le Trottebec à la Glacerie et le Petit Douet à Héauville qui affichent une fréquence de retour supérieure à la décennale sèche pour un mois d’octobre. Pour ces quatre dernières stations il s’agit en outre des débits de base parmi les trois plus faibles enregistrés lors d’un mois d’octobre (respectivement sur 33, 32, 32 et 46 ans d’enregistrements), ce qui témoigne bien de la prolongation à une date tardive de l’étiage 2025.
Sur le bassin parisien, la répartition inégale des cumuls pluviométriques entre le nord et le sud du bassin ne se fait que peu ressentir sur les débits de base qui évoluent peu par rapport au mois précédent et restent globalement proches ou supérieurs aux normales d’un mois d’octobre, à l’exception de quelques stations du sud de la région (Même, Huisne et Sarthe amont).
Qualification statistique saisonnière du débit de base. Chaque point correspond à un site hydrométrique. Il est coloré en fonction de la rareté de la variable Q3Jn du mois en cours relativement aux statistiques de ce mois de l’année. Le survol avec la souris d’un site sur la carte à gauche permet de visualiser son nom et de repérer ce même site sur le graphique à droite, et inversement. Dans le graphique de droite, les sites sont regroupés au sein des 4 grands ensembles hydrogéologiques . Les sites de la Seulles à Tierceville, l’Orne à La Courbe, à Grimbosq, à Thury-Harcourt, la Laize à Fresney-le-Puceux, la Béthune à Saint-Aubin-le-Cauf, l’Epte à Fourges et l’Andelle à Vascoeuil présentent la particularité d’avoir leur bassin versant à cheval sur deux ensembles hydrologiques : ils ont été positionnés au sein d’un de ces deux ensembles, mais peuvent, de fait, présenter une situation hydrologique hydride. Enfin, certains sites identifiés comme focus (anneau noir) font l’objet de commentaires détaillés dans la section suivante.
Le débit moyen mensuel QMM est une variable qui intègre l’ensemble des écoulements mesurés sur le mois. Il est donc au moins supérieur ou égal au Q3Jn et sera d’autant plus élevé qu’il a beaucoup plu sur le mois considéré. Par rapport au mois précédent, les débits moyens mensuels évoluent en moyenne de:
-1% [-15%; 8%] pour le Bassin parisien nord-Seine avec une période de retour moyenne de 3 ans humide contre 3 ans humide le mois précédent;
6% [-13%; 53%] pour le Bassin parisien sud-Seine avec une période de retour moyenne de 3 ans sec contre 2 ans humide le mois précédent;
46% [26%; 62%] pour le Pays de Bray avec une période de retour moyenne de 3 ans sec contre 4 ans sec le mois précédent;
127% [7%; 584%] pour le Massif armoricain avec une période de retour moyenne de 3 ans sec contre 4 ans sec le mois précédent.
Cette augmentation des débits moyens mensuels particulièrement marquée sur le massif armoricain et le pays de Bray est la conséquence d’une fin de mois arrosée qui semble marquer la fin de l’étiage sur une partie des cours d’eau du massif armoricain. On observe une reprise des écoulements classique en période de transition automnale avec plus de dix stations du massif armoricain qui voient leur débit au moins doublé entre septembre et octobre (voire multiplié par 5 pour la Souleuvre à Carville, la Soulles à Coutances ou l’Odon à Epinay-sur-Odon). A contrario, dans le sud de ce secteur, moins arrosé ce mois-ci, on observera aussi que certains cours d’eau du département de l’Orne peinent encore à sortir de l’étiage : c’est le cas notamment de la Cance à Tanques, de la Rouvre à Ségrie-Fontaine, de la Varenne à Saint-Fraimbault et du Noireau à Saint-Pierre-d’Entremont qui affichent toutes des fréquences de retour entre quinquennale et décennale sèche.
Sur le bassin parisien, l’effet de ces pluies de fin de mois reste peu marqué, en particulier sur le secteur nord-Seine où les précipitations de la dernière décade n’ont pas ou très peu fait réagir ces cours d’eau très inertiels. Ainsi, plus de la moitié des stations au nord de la Seine - à l’exception du Pays de Bray - voient encore leur débit baisser par rapport au mois dernier. De même sur les cours d’eau du bassin parisien au sud de la Seine, les débits évoluent peu, d’autant que ce secteur n’a pas bénéficié de la même pluviométrie que le nord de la région. Globalement les débits moyens mensuels restent proches des normales d’octobre sur l’ensemble du bassin parisien, avec une tendance à glisser vers des valeurs un peu plus sèches sur le quart sud-est de la région où plusieurs stations affichent des débits faibles pour un mois d’octobre, “sous-passant” les valeurs quinquennales sèches. C’est le cas de la Sarthe à Saint-Cénéri-Le-Gerei, de la Même à Souvigné-sur-Même et de l’Huisne à Réveillon. Pour ces 2 dernières stations il s’agit en outre du 4ème et du 3ème mois d’octobre le plus sec en respectivement 28 et 16 ans d’enregistrements.
Qualification statistique saisonnière du débit moyen mensuel. Chaque point correspond à un site hydrométrique. Il est coloré en fonction de la rareté de la variable QMM du mois en cours relativement aux statistiques de ce mois de l’année. Le survol avec la souris d’un site sur la carte à gauche permet de visualiser son nom et de repérer ce même site sur le graphique à droite, et inversement. Dans le graphique de droite, les sites sont regroupés au sein des 4 grands ensembles hydrogéologiques . Les sites de la Seulles à Tierceville, l’Orne à La Courbe, à Grimbosq, à Thury-Harcourt, la Laize à Fresney-le-Puceux, la Béthune à Saint-Aubin-le-Cauf, l’Epte à Fourges et l’Andelle à Vascoeuil présentent la particularité d’avoir leur bassin versant à cheval sur deux ensembles hydrologiques : ils ont été positionnés au sein d’un de ces deux ensembles, mais peuvent, de fait, présenter une situation hydrologique hydride. Enfin, certains sites identifiés comme focus (anneau noir) font l’objet de commentaires détaillés dans la section suivante.
On visualise bien sur le diagramme pluri-annuel ci-dessous:
la fin de de l’étiage 2022, très sévère sur le massif armoricain et le Pays de Bray où des débits inférieurs aux débits décennaux secs ont été observés de mai jusqu’à novembre 2022. En comparaison, l’étiage 2023 sur ces deux secteurs a été clément et l’étiage 2024 encore plus;
l’étiage 2023 généralement plus sec que celui de 2022 sur les cours d’eau du bassin parisien au sud de la Seine, du bassin de l’Eure jusqu’au bassin de la Dives, en passant par l’amont des bassins de l’Huisne et de la Sarthe. Sur ce secteur également, l’étiage 2024 a été autrement plus clément du point de vue de la ressource en eau;
les cours d’eau du Pays de Caux au nord de la Seine qui ont beaucoup mieux résisté à cette séquence 2022 - 2023 que les autres cours d’eau normands, à l’exception de la Bresle en 2022;
sur tous les cours d’eau normands, la rupture très marquée qui est survenue en novembre 2023, faisant basculer les débits des cours d’eau dans une situation plus humide que les normales. Sur une longue période d’un an et demi environ s’étendant jusqu’au printemps 2025, les débits des cours d’eau se sont maintenus le plus souvent au-dessus des normales saisonnières de façon quasi continue, avec deux hivers successifs particulièrement humides, un printemps 2024 arrosé ponctué de crues tardives et localement fortes et enfin un étiage 2024 très peu marqué entre les deux;
depuis la fin de l’hiver 2024-2025, on observe un glissement progressif vers une situation proche des normales sur le Pays de Bray et les autres cours d’eau du bassin parisien au sud de la Seine et à nouveau nettement sèche sur les cours d’eau du massif armoricain. Cette situation globale prévaut toujours en octobre 2025.
Evolution mensuelle de la qualification statistique du débit de base (Q3Jn). Ce diagramme permet de visualiser pour l’ensemble des sites utilisés dans ce bulletin, mois par mois depuis 3 ans, la rareté du débit de base pour le mois considéré. Chaque site est représenté par une ligne à l’intérieur de laquelle chaque case correspond à un mois. La couleur de la case représente la période de retour du Q3Jn de ce site pour ce mois. Le nom du site et la date d’observation du Q3Jn de chaque mois est accessible en survolant le graphique, case par case. Analysé site par site, par grand ensemble hydrogéologique ou à l’échelle complète de la Normandie, ce diagramme donne à voir les grandes tendances hydrologiques sur une profondeur de 3 ans.
Les hydrogrammes présentés ci-après illustrent de façon plus détaillée la situation hydrologique de quelques cours d’eau dont les comportements sont jugés soit représentatifs ce mois-ci des 4 grandes ensembles hydrologiques de la région soit, au contraire, présentent un caractère singulier utile à commenter. Les stations identifiées en focus dans les cartes précédentes sont utilisées à cette fin. Les graphiques couvrent une période de 3 ans environ, permettant ainsi de suivre l’évolution des débits journaliers des derniers mois et de comparer d’une année à l’autre la situation pour une même saison.
Nous invitons le lecteur pour un suivi fin et sur de plus longues périodes, à se référer à la plateforme de suivi de la situation hydrologique normande, ou encore directement sur l’HydroPortail.
On le constate nettement sur l’hydrogramme ci-dessous de l’Epte à Gournay-en-Bray, les débits de base dans le pays de Bray restent proches en octobre de ceux observés en août et en septembre (3 derniers points identifiés sur l’hydrogramme ci-dessous), témoin d’une prolongation tardive de l’étiage 2025 (sans aggravation toutefois). Depuis le printemps dernier, les débits seront restés la plupart du temps un peu sous la médiane, au-dessus des débits observés lors des étiages plus sévèves de 2022 et 2023. La réaction aux pluies de fin octobre est bien visible sur ces cours d’eau réactifs aux premières pluies d’automne. Elle augure certainement la sortie définitive de l’étiage sur ce secteur et l’entrée dans l’hiver hydrologique.
Graphique d’évolution des débits (hydrogramme) sur 3 ans. La courbe en bleu représente les débits moyens mesurés sur 3 jours consécutifs. Les pastilles colorées permettent de visualiser les valeurs les plus basses de chaque mois (Q3Jn) : elles sont positionnées à la date à laquelle ces valeurs sont observées et colorées selon leur rareté (période de retour) pour le mois considéré, aidant à l’analyse de la situation en moyennes et basses eaux, notamment pour le suivi de la ressource en eau. La courbe médiane (en vert) correspond au débit qui a une chance sur deux d’être observé ce même jour. Enfin, les deux droites en haut du graphique correspondent aux débits de crues de période de retour 5 ans et 10 ans (moyennés sur 3 jours, en cohérence avec la courbe des débits observés), aidant à l’évaluation de l’intensité des crues.
Dans la continuité des derniers mois, les cours d’eau Cauchois poursuivent leur baisse quasi continue depuis la fin de l’hiver dernier. Très inertiels et restituant avec plus de délai qu’ailleurs en Normandie les excédents de pluies hivernaux, ces cours d’eau ont mis plus de temps que les autres en 2025 à se rapprocher des valeurs normales de saison, malgré un déficit pluviométrique généralisé depuis février. Certains d’entre eux sont encore nettement au-dessus de la médiane : c’est le cas ci-dessous sur la Durdent à Vittefleur mais aussi sur la Valmont ou le Cailly amont, ce qui illustrent la forte résilience de ces cours d’eau aux périodes de déficit de pluies. D’autres sont désormais proches de la médiane à l’approche de l’hiver : l’Austreberthe ci-dessous, le Cailly aval, la Ganzeville et la Saâne.
Enfin, au nord de la Seine-Maritime, l’Yères et a Bresle font toujours exception : moins soutenus par les apports souterrains, le rythme de la baisse des débits depuis le printemps 2025 a été plus élevé et les débits sont inférieurs aux normales de saison depuis cet été, comme illustré sur l’hydrogramme de la Bresle ci-dessous.
Sur tous ces cours d’eau, l’effet des pluies de fin octobre est bien visible. Compte-tenu de leur fonctionnement inertiel, il n’est pas certain toutefois que cette hausse soit durable.
Graphique d’évolution des débits (hydrogramme) sur 3 ans. La courbe en bleu représente les débits moyens mesurés sur 3 jours consécutifs. Les pastilles colorées permettent de visualiser les valeurs les plus basses de chaque mois (Q3Jn) : elles sont positionnées à la date à laquelle ces valeurs sont observées et colorées selon leur rareté (période de retour) pour le mois considéré, aidant à l’analyse de la situation en moyennes et basses eaux, notamment pour le suivi de la ressource en eau. La courbe médiane (en vert) correspond au débit qui a une chance sur deux d’être observé ce même jour. Enfin, les deux droites en haut du graphique correspondent aux débits de crues de période de retour 5 ans et 10 ans (moyennés sur 3 jours, en cohérence avec la courbe des débits observés), aidant à l’évaluation de l’intensité des crues.
Graphique d’évolution des débits (hydrogramme) sur 3 ans. La courbe en bleu représente les débits moyens mesurés sur 3 jours consécutifs. Les pastilles colorées permettent de visualiser les valeurs les plus basses de chaque mois (Q3Jn) : elles sont positionnées à la date à laquelle ces valeurs sont observées et colorées selon leur rareté (période de retour) pour le mois considéré, aidant à l’analyse de la situation en moyennes et basses eaux, notamment pour le suivi de la ressource en eau. La courbe médiane (en vert) correspond au débit qui a une chance sur deux d’être observé ce même jour. Enfin, les deux droites en haut du graphique correspondent aux débits de crues de période de retour 5 ans et 10 ans (moyennés sur 3 jours, en cohérence avec la courbe des débits observés), aidant à l’évaluation de l’intensité des crues.
Graphique d’évolution des débits (hydrogramme) sur 3 ans. La courbe en bleu représente les débits moyens mesurés sur 3 jours consécutifs. Les pastilles colorées permettent de visualiser les valeurs les plus basses de chaque mois (Q3Jn) : elles sont positionnées à la date à laquelle ces valeurs sont observées et colorées selon leur rareté (période de retour) pour le mois considéré, aidant à l’analyse de la situation en moyennes et basses eaux, notamment pour le suivi de la ressource en eau. La courbe médiane (en vert) correspond au débit qui a une chance sur deux d’être observé ce même jour. Enfin, les deux droites en haut du graphique correspondent aux débits de crues de période de retour 5 ans et 10 ans (moyennés sur 3 jours, en cohérence avec la courbe des débits observés), aidant à l’évaluation de l’intensité des crues.
Sur les cours d’eau du bassin parisien au sud de la Seine, la fin de l’étiage n’est pas, là non plus, encore d’actualité. Les hydrogrammes des stations de ce secteur montrent des débits globalement stables depuis plusieurs mois, marquant un “plat” relatif depuis le début de l’été. Les situations sont globalement proches des normales de saison. La station de l’Eure à Louviers, située tout en aval du bassin versant de l’Eure agrège bien cette situation proche des normales sur le grand bassin de l’Eure : l’hydrogramme y “colle” bien avec la courbe médiane depuis près de 6 mois. Quelques stations seront restées au dessus des normales depuis le début de l’année : c’est le cas de l’Orbiquet ci-dessous et de ses voisines la Calonne et la Risle aval, correspondant bien à un des rares secteurs à la pluviométrie excédentaire sur les 12 derniers mois (voir partie pluviométrie). A l’inverse, dans le sud-est de l’Orne, le déficit pluviométrique plus fort qu’ailleurs aboutit sur quelques cours d’eau à des débits sous les normales depuis la fin du printemps : ci-dessous sur la Même, mais également sur l’Huisne amont à Réveillon ou la Sarthe amont à Saint-Céneri-le-Gérei.
Graphique d’évolution des débits (hydrogramme) sur 3 ans. La courbe en bleu représente les débits moyens mesurés sur 3 jours consécutifs. Les pastilles colorées permettent de visualiser les valeurs les plus basses de chaque mois (Q3Jn) : elles sont positionnées à la date à laquelle ces valeurs sont observées et colorées selon leur rareté (période de retour) pour le mois considéré, aidant à l’analyse de la situation en moyennes et basses eaux, notamment pour le suivi de la ressource en eau. La courbe médiane (en vert) correspond au débit qui a une chance sur deux d’être observé ce même jour. Enfin, les deux droites en haut du graphique correspondent aux débits de crues de période de retour 5 ans et 10 ans (moyennés sur 3 jours, en cohérence avec la courbe des débits observés), aidant à l’évaluation de l’intensité des crues.
Graphique d’évolution des débits (hydrogramme) sur 3 ans. La courbe en bleu représente les débits moyens mesurés sur 3 jours consécutifs. Les pastilles colorées permettent de visualiser les valeurs les plus basses de chaque mois (Q3Jn) : elles sont positionnées à la date à laquelle ces valeurs sont observées et colorées selon leur rareté (période de retour) pour le mois considéré, aidant à l’analyse de la situation en moyennes et basses eaux, notamment pour le suivi de la ressource en eau. La courbe médiane (en vert) correspond au débit qui a une chance sur deux d’être observé ce même jour. Enfin, les deux droites en haut du graphique correspondent aux débits de crues de période de retour 5 ans et 10 ans (moyennés sur 3 jours, en cohérence avec la courbe des débits observés), aidant à l’évaluation de l’intensité des crues.
Graphique d’évolution des débits (hydrogramme) sur 3 ans. La courbe en bleu représente les débits moyens mesurés sur 3 jours consécutifs. Les pastilles colorées permettent de visualiser les valeurs les plus basses de chaque mois (Q3Jn) : elles sont positionnées à la date à laquelle ces valeurs sont observées et colorées selon leur rareté (période de retour) pour le mois considéré, aidant à l’analyse de la situation en moyennes et basses eaux, notamment pour le suivi de la ressource en eau. La courbe médiane (en vert) correspond au débit qui a une chance sur deux d’être observé ce même jour. Enfin, les deux droites en haut du graphique correspondent aux débits de crues de période de retour 5 ans et 10 ans (moyennés sur 3 jours, en cohérence avec la courbe des débits observés), aidant à l’évaluation de l’intensité des crues.
Sur le massif armoricain, les signes de la fin d’étiage sont en revanche plus clairs, compte-tenu de la réactivité connue des cours d’eau de ce secteur aux pluies. Les effets des pluies de fin octobre sont en effet nettement visibles sur la grande majorité des hydrogrammes, comme ci-dessous :
sur la Soulles à Coutances où les débits ont “bondi” fin octobre après une mois de septembre déjà arrosé dans le centre-Manche qui avait vu les débits franchir un premier palier à la hausse comme sur la Sienne à Cérences ou le Thar à Jullouville;
sur la Sée amont à Chérencé-le-Roussel, ou sur la Sélune amont, où le “bond” semble plus modérée mais fait sortir les débits de valeurs encore très basses vers le 20 octobre, proches des valeurs les plus basses du mois d’août.
Le secteur de l’Orne moyenne et amont, dans sa partie armoricaine, fait exception à ce constat de sortie d’étiage, n’ayant pas bénéficié des pluies de fin octobre. On le voit clairement sur le petit affluent de l’Orne, la Cance, en aval d’Argentan, dont l’hydrogramme frémit à peine fin octobre, restant nettement sous la courbe médiane. C’est le cas également sur la Rouvre un peu plus en aval.
Graphique d’évolution des débits (hydrogramme) sur 3 ans. La courbe en bleu représente les débits moyens mesurés sur 3 jours consécutifs. Les pastilles colorées permettent de visualiser les valeurs les plus basses de chaque mois (Q3Jn) : elles sont positionnées à la date à laquelle ces valeurs sont observées et colorées selon leur rareté (période de retour) pour le mois considéré, aidant à l’analyse de la situation en moyennes et basses eaux, notamment pour le suivi de la ressource en eau. La courbe médiane (en vert) correspond au débit qui a une chance sur deux d’être observé ce même jour. Enfin, les deux droites en haut du graphique correspondent aux débits de crues de période de retour 5 ans et 10 ans (moyennés sur 3 jours, en cohérence avec la courbe des débits observés), aidant à l’évaluation de l’intensité des crues.
Graphique d’évolution des débits (hydrogramme) sur 3 ans. La courbe en bleu représente les débits moyens mesurés sur 3 jours consécutifs. Les pastilles colorées permettent de visualiser les valeurs les plus basses de chaque mois (Q3Jn) : elles sont positionnées à la date à laquelle ces valeurs sont observées et colorées selon leur rareté (période de retour) pour le mois considéré, aidant à l’analyse de la situation en moyennes et basses eaux, notamment pour le suivi de la ressource en eau. La courbe médiane (en vert) correspond au débit qui a une chance sur deux d’être observé ce même jour. Enfin, les deux droites en haut du graphique correspondent aux débits de crues de période de retour 5 ans et 10 ans (moyennés sur 3 jours, en cohérence avec la courbe des débits observés), aidant à l’évaluation de l’intensité des crues.
Graphique d’évolution des débits (hydrogramme) sur 3 ans. La courbe en bleu représente les débits moyens mesurés sur 3 jours consécutifs. Les pastilles colorées permettent de visualiser les valeurs les plus basses de chaque mois (Q3Jn) : elles sont positionnées à la date à laquelle ces valeurs sont observées et colorées selon leur rareté (période de retour) pour le mois considéré, aidant à l’analyse de la situation en moyennes et basses eaux, notamment pour le suivi de la ressource en eau. La courbe médiane (en vert) correspond au débit qui a une chance sur deux d’être observé ce même jour. Enfin, les deux droites en haut du graphique correspondent aux débits de crues de période de retour 5 ans et 10 ans (moyennés sur 3 jours, en cohérence avec la courbe des débits observés), aidant à l’évaluation de l’intensité des crues.
Année hydrologique : période continue de douze mois choisie de façon à minimiser les reports hydrologiques d’une année sur l’autre. Elle débute à une date de l’année où les réserves sont au plus bas et est donc choisie en fonction des conditions climatiques de chaque région. En Normandie, celle-ci débute par convention au 1er septembre.
Évapotranspiration : quantité d’eau évaporée (à la surface du sol et des étendues d’eau) et transpirée par les plantes. Elle peut être potentielle (quantité d’eau potentiellement mis en jeu) ou réelle (quantité d’eau effectivement évapotranspirée).
Pluies efficaces : les pluies (ou précipitations) efficaces sont égales à la différence entre les précipitations totales et l’évapotranspiration réelle. Ces précipitations sont soit stockées, soit infiltrées (recharge des nappes) soit ruisselées.
Niveau piézométrique (ou par raccourci piézométrie): altitude ou profondeur (par rapport au sol) de la surface de la nappe souterraine.
Recharge des nappes: période/phénomène d’augmentation des niveaux des eaux souterraines. On parle régulièrement de recharge hivernale.
Vidange des nappes: période/phénomène de baisse des niveaux des eaux souterraines. On parle régulièrement de vidange estivale.
Débit de base / VCN3 / Q3Jn : il s’agit du débit du cours d’eau en l’absence de ruissellement consécutif à de récentes précipitations. La grandeur choisie pour le quantifier est le VCN3, débit moyen minimal calculé sur trois jours consécutifs pour une période donnée (mensuelle pour ce bulletin)
Hydraulicité : rapport du débit moyen sur une période donnée (mensuelle ou annuelle) à sa moyenne interannuelle sur cette même période. Elle permet de positionner simplement le débit d’une année ou d’un mois donné par rapport à l’année normale ou au mois normal.
Médiane : pour un échantillon de valeurs ordonnées, la médiane correspond à la valeur qui se trouve au point milieu de cette liste, permettant de couper l’ensemble des valeurs en deux parties égales (50%) en nombre de valeurs. Elle diffère de la moyenne de ces valeurs.
Fréquence ou Période de retour : la fréquence (au dépassement) d’un événement est la probabilité que cet événement soit atteint ou dépassé chaque année. La période de retour (ou récurrence) est l’inverse de la fréquence. Exemple : une crue décennale a, chaque année, une chance sur dix d’être atteinte ou dépassée
Débit mensuel quinquennal humide (resp. sec) : pour un mois considéré, c’est le débit mensuel qui a une probabilité de 1/5 (resp. 4/5) d’être dépassé chaque année. Il permet de caractériser un mois calendaire de forte hydraulicité.
Débit de base quinquennal humide (resp. sec) : c’est le débit de base (Q3Jn) qui a une probabilité de 1/5 (resp. 4/5) d’être dépassé chaque année.
Tarissement d’une rivière: phénomène de décroissance régulière du débit en l’absence de précipitations et d’intervention humaine
Étiage : période de l’année hydrologique où le débit d’un cours d’eau est bas. Il s’établit par le tarissement progressif du cours d’eau peu ou pas entrecoupé de précipitations.