Le mois d’août est maqué par le retour d’un temps sec avec une pluviométrie déficitaire sur la quasi globalité de la région. Une vague orageuse est à mettre en évidence le 20 août et notamment entre Alençon et Chartres, au cours de laquelle les cumuls journaliers ont été parfois très conséquents. Concernant la pluviométrie cumulée sur un an, la tendance évolue peu par rapport au mois dernier et à l’exception du Perche et du bassin versant de l’Eure amont, la région affiche une pluviométrie souvent proche des normales ou légèrement déficitaire. L’humidité des sol suit d’ailleurs la même tendance.
Concernant les débits des cours d’eau, après un mois de juillet bien arrosé qui avait été marqué par une pause dans les baisses estivales des débits, le mois d’août a vu partout les débits des cours d’eau normands repartir à la baisse. En raison de la capacité très variée de soutien des débits pas les nappes, la situation est très contrastée à l’échelle de la région : supérieure aux normales dans le Pays de Caux, allant de légèrement supérieure aux normales à légèrement inférieure aux normales ailleurs sur le bassin parisien, mais en revanche sec à très sec sur la partie armoricaine à l’ouest de la Normandie où les débits ont atteint des valeurs parfois très basses autour du 20 août, mais supérieures toutefois à celles observées lors de l’étiage marqué de 2022.
La Normandie est une région à l’interface entre les formations anciennes du massif armoricain sur son tiers ouest, dites du socle, et les formations sédimentaires plus récentes du bassin parisien sur les deux tiers est. Ces deux entités géologiques s’opposent par leurs caractéristiques physiques en lien avec leur âge et leur origine. Cette diversité géologique, additionnée d’un gradient climatique ouest-est et sud-nord se traduit naturellement par une diversité de comportements hydrologiques sur le territoire. La carte ci-dessous présente le territoire couvert par les unités d’hydrométrie de la DREAL Normandie, ainsi que les 4 zones utilisées pour commenter chaque mois la situation hydrologique dans différents secteurs normands. Ce zonage (massif armoricain, bassin parisien sud-Seine, bassin parisien nord-Seine, pays de Bray) a été construit de sorte à proposer une synthèse de la situation hydrologique représentative d’un ensemble de bassins versants dont le fonctionnement hydrologique est généralement assez homogène.
Carte lithologique au 1/1000000 ème et répartition des quatre grands ensembles hydrologiques. Survoler un des ensembles pour obtenir des informations sur son fonctionnement.
Les cartes ci-dessous sont produites par la DREAL à partir des données de la chaîne de modélisation SIM de Météo-France. Elles peuvent donc présenter de légères différences avec une analyse issue d’une autre donnée d’entrée produite par Météo-France.
Pour le mois de août, les pluies cumulées s’étendent entre 11 et 71 mm. A l’échelle de la région, cela correspond en moyenne à des écarts aux normales de -36 mm soit -54 %.
Ce mois d’août est marqué par une pluviométrie à nouveau relativement faible sur la région (souvent comprise entre 10 mm et 25 mm). Celle-ci est en conséquence très souvent déficitaire. Le déficit est particulièrement marqué sur le centre de la région entre Caen et Rouen. On notera en revanche que le sud de l’Orne (secteur du Perche) obtient une pluviométrie proche des normales. Celle-ci est même largement supérieure aux normales sur l’amont du bassin versant de l’Eure, dans le département de l’Eure-et-Loir. Ce phénomène est essentiellement dû à une vague orageuse observée le 20 août 2025 au cours de laquelle les cumuls pluviométriques ont été très importants sur une dizaine d’heures sur les pluviomètres d’Alençon (avec 48.2 mm) et de Chartres (avec 96 mm).
Les pluies efficaces, quant à elles, s’échelonnent entre -34 et 22 mm. A l’échelle de la région, cela correspond en moyenne à des écarts aux normales de -18 mm.
Concernant les pluies efficaces, à exception des deux secteurs cités précédemment au sud de la région où les valeurs de pluies efficaces sont positives et largement supérieures aux normales, sur le reste de la région, celles-ci sont soit négatives soit proches de zéro et logiquement largement inférieures aux normales de saison.
Données de précipitations issues du modèle SIM de Meteo-France. Les cartes de gauche correspondent aux cumul estimés, alors que les cartes de droites correspondent à l’écart absolu (en mm) aux normales 1991-2020 sur la même période.
Sur les 12 derniers mois, les pluies cumulées s’étendent entre 616 et 1034 mm. Cela correspond en moyenne régionale à des écarts aux normales de -34 mm soit -3 %.
La situation évolue peu par rapport au mois précédent. En effet, les précipitation de ce mois d’août ne sont pas d’ordre à influencer les cumuls observés sur les 12 derniers mois. La majorité de la région reste globalement proche de la normale. Les déficits observés sur le Nord Cotentin et sur le secteur du pays de Bray s’accentuent légèrement. Seul le secteur de Chartres enregistre un excédent parfois conséquent sur la période des 12 derniers mois, déjà présent les derniers mois, et conforté par l’épisode orageux du 20 août qui a touché ce secteur.
Les pluies efficaces, quant à elles, s’échelonnent entre 159 et 446 mm. Cela correspond en moyenne régionale à des écarts aux normales de -2 mm.
A la fin de ce mois d’août, les précipitations efficaces cumulées sur les 12 derniers mois restent donc positives sur l’ensemble de la région. Toutefois, en termes de rapport aux normales, la situation est contrastée : alors que la Manche et la Seine-Maritime restent globalement déficitaires (entre -10 % et - 25 %), le secteur de Chartres recueille une pluviométrie efficace de plus de 75 % au-dessus des normales. La plaine de Caen, le Pays d’Auge et le bassin de la Risle aval enregistrent également un excédent compris entre 25 % et 50 %.
Données de précipitations issues du modèle SIM de Meteo-France. Les cartes de gauche correspondent aux cumul estimés, alors que les cartes de droites correspondent à l’écart absolu (en mm) aux normales 1991-2020 sur la même période.
Ce mois d’août renoue donc avec un déficit pluviométrique marqué et généralisé sur les quatre grandes zones hydrogéologiques de la Normandie, la zone bassin parisien sud Seine présentant cependant comme on l’a vu, une situation très contrastée (avec des excédents marqués sur une partie de l’amont du bassin de l’Eure). Concernant le cumul sur les douze derniers mois (courbes vertes), la tendance n’évolue que très peu par rapport au mois précédent : les cumuls sur un an restent à des valeurs proches ou très légèrement inférieures à la normale sur les quatre secteurs. Seul le pays de Bray continue d’afficher un déficit un peu plus marqué et ce depuis le mois de mai.
A la fin du mois, l’écart aux normales des précipitations annuelles (courbe verte) par ensemble hydrologique se distingue comme suit:
Anomalie de précipitation mensuelle et annuelle pour chaque secteur hydrologique. L’anomalie mensuelle est représentée sous forme de barres représentant le déficit (rouge) ou l’excédent (bleu) de pluie en mm. L’anomalie annuelle est représentée par la courbe continue verte, elle calculée sur 12 mois glissants : la valeur (en mm) d’un mois donné correspond à la somme des barres des 12 mois précédents.
En moyenne mensuelle, pour ce mois de août , l’indice d’humidité des sols est compris entre 0.07 et 0.41 avec une moyenne de 0.2. Les écarts aux normales s’étendent entre -72% et 9% pour une moyenne de -40%.
Sur ce mois d’août, les sols de la région sont logiquement tous relativement secs. Le centre du département de l’Orne est particulièrement sec avec un indice compris entre 0 et 0.1. Par rapport aux normales, les sols de la région présentent un taux d’humidité inférieur aux normales de saison sur quasiment la globalité de la région à l’exception du secteur de Chartres.
Répartition de l’indice d’humidité des sols «SWI» (de l’anglais Soil Wetness Index). Il représente, sur une profondeur d’environ deux mètres, l’état de la réserve en eau du sol par rapport à la réserve utile (eau disponible pour l’alimentation des plantes). Si le SWI est égal à 0, le sol est très sec et les végétaux ne peuvent plus en tirer d’eau, tandis que si le SWI est égale à un le sol à atteint sa réserve utile. Le SWI peut être inférieur à 0 (stress hydrique) ou supérieur à 1 (dépasse la réserve utile).
Le débit de base des cours d’eau, est représenté par la variable Q3Jn mensuel. Par rapport au mois précédent, les débits de base évoluent en moyenne de:
-8% [-17%; 5%] pour le Bassin parisien nord-Seine avec une période de retour moyenne de 3 ans humide contre 3 ans humide le mois précédent;
-11% [-35%; 10%] pour le Bassin parisien sud-Seine avec une période de retour moyenne de 2 ans humide contre 2 ans humide le mois précédent;
-28% [-46%; -11%] pour le Pays de Bray avec une période de retour moyenne de 3 ans sec contre 2 ans humide le mois précédent;
-33% [-77%; -14%] pour le Massif armoricain avec une période de retour moyenne de 5 ans sec contre 4 ans sec le mois précédent.
Avec ces faibles précipitations mensuelles, les débits de base ont logiquement poursuivi leur baisse par rapport au mois précédent. Ils sont généralement atteints en fin de mois, voire en fin de deuxième décade sur les secteurs plus arrosés le 20 août, notamment du sud-est de la région.
Cependant les effets du déficit pluviométrique se font peu sentir sur les cours d’eau du bassin parisien qui se maintiennent comme le mois dernier dans une situation statistique légèrement humide. La majeure partie des cours d’eau de ce secteur y présentent des débits de base compris entre les valeurs normales et quinquennales humides pour un mois d’août. Il n’y a que sur la Seulles aval et sur l’Ure (affluent amont de l’Orne) que l’on retrouve des valeurs sensiblement plus sèches, inférieures aux valeurs quinquennales sèches.
En revanche sur les cours d’eau réactifs du massif Armoricain et du pays de Bray, la faible pluviométrie d’août entraîne une nette dégradation de la situation par rapport au mois précédent. Plus des deux tiers des stations basculent à nouveau dans une situation statistique sèche, similaire à celle observée en juin. Sur le massif armoricain notamment, les débits de base sont inférieurs aux valeurs triennales sèches sur la majeure partie des stations et une dizaine d’entre elles affichent des valeurs plus que décennales sèches pour un mois d’août. C’est notamment le cas pour la Souleuvre à Carville et la Seulles à Juvigny-sur-Seulles. Pour cette dernière station il s’agit du second mois d’août le plus sec enregistré depuis 43 ans, de même que pour La Mayenne à Madré (sur 31 ans), la Rouvre à Ségrie-Fontaine (sur 27 ans) et la Sélune à Notre-Dame-du-Touchet (sur 34 ans).
Qualification statistique saisonnière du débit de base. Chaque point correspond à un site hydrométrique. Il est coloré en fonction de la rareté de la variable Q3Jn du mois en cours relativement aux statistiques de ce mois de l’année. Le survol avec la souris d’un site sur la carte à gauche permet de visualiser son nom et de repérer ce même site sur le graphique à droite, et inversement. Dans le graphique de droite, les sites sont regroupés au sein des 4 grands ensembles hydrogéologiques . Les sites de la Seulles à Tierceville, l’Orne à La Courbe, à Grimbosq, à Thury-Harcourt, la Laize à Fresney-le-Puceux, la Béthune à Saint-Aubin-le-Cauf, l’Epte à Fourges et l’Andelle à Vascoeuil présentent la particularité d’avoir leur bassin versant à cheval sur deux ensembles hydrologiques : ils ont été positionnés au sein d’un de ces deux ensembles, mais peuvent, de fait, présenter une situation hydrologique hydride. Enfin, certains sites identifiés comme focus (anneau noir) font l’objet de commentaires détaillés dans la section suivante.
Le débit moyen mensuel QMM est une variable qui intègre l’ensemble des écoulements mesuré sur le mois. Il est donc au moins supérieur ou égal au Q3Jn et sera d’autant plus élevé qu’il a beaucoup plu sur le mois considéré. Par rapport au mois précédent, les débits moyens mensuels évoluent en moyenne de:
-10% [-17%; 5%] pour le Bassin parisien nord-Seine avec une période de retour moyenne de 3 ans humide contre 3 ans humide le mois précédent;
-12% [-33%; 18%] pour le Bassin parisien sud-Seine avec une période de retour moyenne de 2 ans sec contre 2 ans sec le mois précédent;
-38% [-55%; -23%] pour le Pays de Bray avec une période de retour moyenne de 4 ans sec contre 2 ans humide le mois précédent;
-44% [-79%; -20%] pour le Massif armoricain avec une période de retour moyenne de 7 ans sec contre 3 ans sec le mois précédent.
Le tarissement saisonnier s’intensifie en août, marquant ainsi le septième mois consécutif de baisse des débits moyens mensuels à l’échelle régionale. À l’exception de quelques secteurs très localisés — notamment dans le sud-est de la région et sur la pointe de Caux — toutes les stations suivies enregistrent une diminution de leurs débits mensuels par rapport à juillet.
Cette tendance s’inscrit dans un contexte de déficit pluviométrique persistant depuis plusieurs mois. Si les pluies de juillet ont permis de ralentir temporairement cette baisse, elles n’ont pas suffi à inverser la dynamique. En effet, les faibles précipitations d’août ont effacé ces effets bénéfiques replongeant à nouveau l’ouest de la région normande dans une situation statistique sèche. Dans ce secteur, deux tiers des stations enregistrent des débits mensuels inférieurs aux valeurs quinquennale sèches et un tiers d’entre elles inférieures aux valeurs décennale sèches. On observera notamment que les débits moyens mensuels enregistrés sur la Mayenne à Madré sont les plus faibles pour un mois d’août depuis 31 ans, et les seconds plus faibles pour la Seulles à Juvigny-sur-Seulles (sur 43 ans), la Varenne à Saint-Fraimbault (sur 33 ans) et l’Ay à Ancteville (sur 33 ans).
Qualification statistique saisonnière du débit moyen mensuel. Chaque point correspond à un site hydrométrique. Il est coloré en fonction de la rareté de la variable QMM du mois en cours relativement aux statistiques de ce mois de l’année. Le survol avec la souris d’un site sur la carte à gauche permet de visualiser son nom et de repérer ce même site sur le graphique à droite, et inversement. Dans le graphique de droite, les sites sont regroupés au sein des 4 grands ensembles hydrogéologiques . Les sites de la Seulles à Tierceville, l’Orne à La Courbe, à Grimbosq, à Thury-Harcourt, la Laize à Fresney-le-Puceux, la Béthune à Saint-Aubin-le-Cauf, l’Epte à Fourges et l’Andelle à Vascoeuil présentent la particularité d’avoir leur bassin versant à cheval sur deux ensembles hydrologiques : ils ont été positionnés au sein d’un de ces deux ensembles, mais peuvent, de fait, présenter une situation hydrologique hydride. Enfin, certains sites identifiés comme focus (anneau noir) font l’objet de commentaires détaillés dans la section suivante.
On visualise bien sur le diagramme pluri-annuel ci-dessous:
la séverité de l’étiage 2022 sur le massif armoricain et le Pays de Bray où des débits inférieurs aux débits décennaux secs ont été observés de mai jusqu’à novembre 2022, voire inférieurs aux débits vingtennaux secs sur la période la plus critique de juillet à septembre 2022. En comparaison, l’étiage 2023 sur ces deux secteurs a été clément et l’étiage 2024 encore plus;
l’étiage 2023 généralement plus sec que celui de 2022 sur les cours d’eau du bassin parisien au sud de la Seine, du bassin de l’Eure jusqu’au bassin de la Dives, en passant par l’amont des bassins de l’Huisne et de la Sarthe. Sur ce secteur également, l’étiage 2024 a été autrement plus clément du point de vue de la ressource en eau;
les cours d’eau du Pays de Caux au nord de la Seine qui ont beaucoup mieux résisté à cette séquence 2022 - 2023 que les autres cours d’eau normands, à l’exception de la Bresle en 2022;
sur tous les cours d’eau normands, la rupture très marquée qui est survenue en novembre 2023, faisant basculer les débits des cours d’eau dans une situation plus humide que les normales. Sur une longue période d’un an et demi environ s’étendant jusqu’au printemps 2025, les débits des cours d’eau se sont maintenus le plus souvent au-dessus des normales saisonnières de façon quasi continue, avec deux hivers successifs particulièrement humides, un printemps 2024 arrosé ponctué de crues tardives et localement fortes et enfin un étiage 2024 très peu marqué entre les deux;
depuis la fin de l’hiver 2024-2025, on observe un glissement progressif mais désormais bien installé vers une situation proche des normales sur le Pays de Bray et les cours d’eau du bassin parisien au sud de la Seine et à nouveau nettement sèche sur les cours d’eau du massif armoricain. Pour ce dernier secteur, le diagramme montre clairement que l’été 2025, certes sec, n’aura pas atteint l’intensité de l’été 2022, plus marqué. Seuls les cours d’eau cauchois dans le secteur “bassin parisien Nord-Seine” se démarquent encore de cette tendance.
Evolution mensuelle de la qualification statistique du débit de base (Q3Jn). Ce diagramme permet de visualiser pour l’ensemble des sites utilisés dans ce bulletin, mois par mois depuis 3 ans, la rareté du débit de base pour le mois considéré. Chaque site est représenté par une ligne à l’intérieur de laquelle chaque case correspond à un mois. La couleur de la case représente la période de retour du Q3Jn de ce site pour ce mois. Le nom du site et la date d’observation du Q3Jn de chaque mois est accessible en survolant le graphique, case par case. Analysé site par site, par grand ensemble hydrogéologique ou à l’échelle complète de la Normandie, ce diagramme donne à voir les grandes tendances hydrologiques sur une profondeur de 3 ans.
Les hydrogrammes présentés ci-après illustrent de façon plus détaillée la situation hydrologique de quelques cours d’eau dont les comportements sont jugés soit représentatifs ce mois-ci des 4 grandes ensembles hydrologiques de la région soit, au contraire, présentent un caractère singulier utile à commenter. Les stations identifiées en focus dans les cartes précédentes sont utilisées à cette fin. Les graphiques couvrent une période de 3 ans environ, permettant ainsi de suivre l’évolution des débits journaliers des derniers mois et de comparer d’une année à l’autre la situation pour une même saison.
Nous invitons le lecteur pour un suivi fin et sur de plus longues périodes, à se référer à la plateforme de suivi de la situation hydrologique normande, ou encore directement sur l’HydroPortail.
Dans le pays de Bray, après un printemps très sec comme ailleurs en Normandie, les pluies répétées du mois de juillet avaient été très bénéfiques, avec de multiples “coups d’eau” successifs aux pluies, bien visibles sur les hydrogrammes de ces cours d’eau réactifs aux précipitations - ici sur l’Epte à Gournay-en-Bray - . Le mois d’août a été plus typique d’une séquence estivale : les débits ont repris leur baisse progressive, atteignant les débits les plus bas entre le 20 et 25 août. Les bénéfices du mois de juillet auront tout de même permis de “gagner du temps” et de parvenir ainsi fin août à des débits, certes plus bas, mais proches des normales ou seulement modérément faibles ici sur l’Epte à Gournay-en-Bray, bien moins que ce que l’on pouvait craindre en début d’été.
Graphique d’évolution des débits (hydrogramme) sur 3 ans. La courbe en bleu représente les débits moyens mesurés sur 3 jours consécutifs. Les pastilles colorées permettent de visualiser les valeurs les plus basses de chaque mois (Q3Jn) : elles sont positionnées à la date à laquelle ces valeurs sont observées et colorées selon leur rareté (période de retour) pour le mois considéré, aidant à l’analyse de la situation en moyennes et basses eaux, notamment pour le suivi de la ressource en eau. La courbe médiane (en vert) correspond au débit qui a une chance sur deux d’être observé ce même jour. Enfin, les deux droites en haut du graphique correspondent aux débits de crues de période de retour 5 ans et 10 ans (moyennés sur 3 jours, en cohérence avec la courbe des débits observés), aidant à l’évaluation de l’intensité des crues.
Sur le bassin parisien nord-Seine, les cours d’eau du Pays de Caux se sont tous mis “au diapason” cet été : réputés pour leur vidange tardive - en lien avec un fort soutien des nappes -, ils sont désormais tous dans une tendance de baisse durable. Cette baisse reste toutefois lente, caractéristique de ces cours d’eau très inertiels, et les débits restent partout au-dessus des normales, bien que parfois proches. L’hydrogramme de la Saâne à Val-de-Saâne illustre parfaitement cette dynamique lente et “lisse”, sans “à-coups” liés aux pluies. On y lit également très clairement les cycles pluri-annuels, typiques de ces cours d’eau fortement liés à la nappe avec deux années 2024 - 2025 pendant lesquelles les débits ne sont jamais, pour le moment, passés sous les normales.
Plus au nord, l’Yères et la Bresle ne connaissent pas cette même stabilité. L’hydrogramme de la Bresle illustre bien la plus forte dépendance aux pluies - ou à leur manque en l’occurrence en 2025 - et aux fortes températures que sur les cours d’eau cauchois: certes loin de la situation très sèche de la fin d’été 2022 (tout à gauche du graphique), la baisse y est quand même forte au mois d’août 2025, passant nettement sous la courbe médiane.
Graphique d’évolution des débits (hydrogramme) sur 3 ans. La courbe en bleu représente les débits moyens mesurés sur 3 jours consécutifs. Les pastilles colorées permettent de visualiser les valeurs les plus basses de chaque mois (Q3Jn) : elles sont positionnées à la date à laquelle ces valeurs sont observées et colorées selon leur rareté (période de retour) pour le mois considéré, aidant à l’analyse de la situation en moyennes et basses eaux, notamment pour le suivi de la ressource en eau. La courbe médiane (en vert) correspond au débit qui a une chance sur deux d’être observé ce même jour. Enfin, les deux droites en haut du graphique correspondent aux débits de crues de période de retour 5 ans et 10 ans (moyennés sur 3 jours, en cohérence avec la courbe des débits observés), aidant à l’évaluation de l’intensité des crues.
Graphique d’évolution des débits (hydrogramme) sur 3 ans. La courbe en bleu représente les débits moyens mesurés sur 3 jours consécutifs. Les pastilles colorées permettent de visualiser les valeurs les plus basses de chaque mois (Q3Jn) : elles sont positionnées à la date à laquelle ces valeurs sont observées et colorées selon leur rareté (période de retour) pour le mois considéré, aidant à l’analyse de la situation en moyennes et basses eaux, notamment pour le suivi de la ressource en eau. La courbe médiane (en vert) correspond au débit qui a une chance sur deux d’être observé ce même jour. Enfin, les deux droites en haut du graphique correspondent aux débits de crues de période de retour 5 ans et 10 ans (moyennés sur 3 jours, en cohérence avec la courbe des débits observés), aidant à l’évaluation de l’intensité des crues.
On retrouve au sud de la Seine une situation plutôt normale à légèrement excédentaire sur la plupart des cours d’eau de l’Eure et du Calvados situés sur les formations sédimentaires du bassin parisien. La nappe de la craie y soutient bien les débits de base malgré les déficits de pluies printanier. L’hydrogramme de l’Orbiquet à Beuvillers illustre bien cette résilience avec un maintien des débits légèrement au-dessus de la médiane depuis avril. L’Eure à Charpont affiche une situation et une dynamique de fond assez similaires, mais illustre en août les effets du passage orageux du 20 août qui a fortement arrosé l’amont de l’Eure et quelques affluents dont la Voise : ces cours d’eau ont connu une petite crue estivale, bien visible sur l’hydrogramme. Enfin, de cet ensemble plutôt humide continuent de se démarquer quelques cours d’eau prenant leur source dans le Perche tels que la Sarthe, l’Huisne, l’Orne amont, la Touques amont ou la Risle (et ici représentés par la Risle à Rai) : bien qu’ils suivent une tendance similaire à leurs voisins de la craie, ils souffrent davantage du manque d’eau printanier en raison d’un moindre soutien par les nappes, leurs débits estivaux étant légèrement sous la médiane.
Graphique d’évolution des débits (hydrogramme) sur 3 ans. La courbe en bleu représente les débits moyens mesurés sur 3 jours consécutifs. Les pastilles colorées permettent de visualiser les valeurs les plus basses de chaque mois (Q3Jn) : elles sont positionnées à la date à laquelle ces valeurs sont observées et colorées selon leur rareté (période de retour) pour le mois considéré, aidant à l’analyse de la situation en moyennes et basses eaux, notamment pour le suivi de la ressource en eau. La courbe médiane (en vert) correspond au débit qui a une chance sur deux d’être observé ce même jour. Enfin, les deux droites en haut du graphique correspondent aux débits de crues de période de retour 5 ans et 10 ans (moyennés sur 3 jours, en cohérence avec la courbe des débits observés), aidant à l’évaluation de l’intensité des crues.
Graphique d’évolution des débits (hydrogramme) sur 3 ans. La courbe en bleu représente les débits moyens mesurés sur 3 jours consécutifs. Les pastilles colorées permettent de visualiser les valeurs les plus basses de chaque mois (Q3Jn) : elles sont positionnées à la date à laquelle ces valeurs sont observées et colorées selon leur rareté (période de retour) pour le mois considéré, aidant à l’analyse de la situation en moyennes et basses eaux, notamment pour le suivi de la ressource en eau. La courbe médiane (en vert) correspond au débit qui a une chance sur deux d’être observé ce même jour. Enfin, les deux droites en haut du graphique correspondent aux débits de crues de période de retour 5 ans et 10 ans (moyennés sur 3 jours, en cohérence avec la courbe des débits observés), aidant à l’évaluation de l’intensité des crues.
Graphique d’évolution des débits (hydrogramme) sur 3 ans. La courbe en bleu représente les débits moyens mesurés sur 3 jours consécutifs. Les pastilles colorées permettent de visualiser les valeurs les plus basses de chaque mois (Q3Jn) : elles sont positionnées à la date à laquelle ces valeurs sont observées et colorées selon leur rareté (période de retour) pour le mois considéré, aidant à l’analyse de la situation en moyennes et basses eaux, notamment pour le suivi de la ressource en eau. La courbe médiane (en vert) correspond au débit qui a une chance sur deux d’être observé ce même jour. Enfin, les deux droites en haut du graphique correspondent aux débits de crues de période de retour 5 ans et 10 ans (moyennés sur 3 jours, en cohérence avec la courbe des débits observés), aidant à l’évaluation de l’intensité des crues.
Les craintes étaient fortes en début d’été sur cette partie ouest du territoire normand après un printemps particulièrement peu arrosé. Partis de débits élevés en sortie d’hiver en février, la baisse a été longue et quasi-interrompue de début mars à fin mai. Cette baisse est bien visible sur les hydrogrammes des cours d’eau de ce secteur, dont les débits dépendent plus qu’ailleurs des pluies récemment tombées. La situation début fin juin - début juillet était souvent sèche pour la saison (cas de la Rouvre), voire très sèche localement (cas de la Souleuvre). Les pluies du mois de juillet ont permis de rompre temporairement cette dynamique à la forte baisse et comme sur le Pays de Bray, de “gagner du temps”, les débits fin juillet étant partout plus élevés qu’au début du mois. Le mois d’août marque cependant un retour net à une période de baisse continue. Certains cours d’eau, comme la Souleuvre ci-dessous et la Seulles amont ont atteint fin août des débits plus que vingtennaux secs, situation la plus sèche rencontrée cet été sur la région. D’autres, comme la Rouvre ci-dessous sont dans une situation moins rare, mais de sécheresse marquée tout de même (période de retour entre 10 et 20 ans sèche). Quelques rares cours d’eau restent proches des valeurs normales, en raison du plus fort soutien par les nappes dont ils disposent : c’est notamment le cas sur le secteur d’Avranches, sur la Sélune aval, le Thar ou encore le Beuvron dont le bassin granitique offre un soutien d’étiage appréciable.
Graphique d’évolution des débits (hydrogramme) sur 3 ans. La courbe en bleu représente les débits moyens mesurés sur 3 jours consécutifs. Les pastilles colorées permettent de visualiser les valeurs les plus basses de chaque mois (Q3Jn) : elles sont positionnées à la date à laquelle ces valeurs sont observées et colorées selon leur rareté (période de retour) pour le mois considéré, aidant à l’analyse de la situation en moyennes et basses eaux, notamment pour le suivi de la ressource en eau. La courbe médiane (en vert) correspond au débit qui a une chance sur deux d’être observé ce même jour. Enfin, les deux droites en haut du graphique correspondent aux débits de crues de période de retour 5 ans et 10 ans (moyennés sur 3 jours, en cohérence avec la courbe des débits observés), aidant à l’évaluation de l’intensité des crues.
Graphique d’évolution des débits (hydrogramme) sur 3 ans. La courbe en bleu représente les débits moyens mesurés sur 3 jours consécutifs. Les pastilles colorées permettent de visualiser les valeurs les plus basses de chaque mois (Q3Jn) : elles sont positionnées à la date à laquelle ces valeurs sont observées et colorées selon leur rareté (période de retour) pour le mois considéré, aidant à l’analyse de la situation en moyennes et basses eaux, notamment pour le suivi de la ressource en eau. La courbe médiane (en vert) correspond au débit qui a une chance sur deux d’être observé ce même jour. Enfin, les deux droites en haut du graphique correspondent aux débits de crues de période de retour 5 ans et 10 ans (moyennés sur 3 jours, en cohérence avec la courbe des débits observés), aidant à l’évaluation de l’intensité des crues.
Graphique d’évolution des débits (hydrogramme) sur 3 ans. La courbe en bleu représente les débits moyens mesurés sur 3 jours consécutifs. Les pastilles colorées permettent de visualiser les valeurs les plus basses de chaque mois (Q3Jn) : elles sont positionnées à la date à laquelle ces valeurs sont observées et colorées selon leur rareté (période de retour) pour le mois considéré, aidant à l’analyse de la situation en moyennes et basses eaux, notamment pour le suivi de la ressource en eau. La courbe médiane (en vert) correspond au débit qui a une chance sur deux d’être observé ce même jour. Enfin, les deux droites en haut du graphique correspondent aux débits de crues de période de retour 5 ans et 10 ans (moyennés sur 3 jours, en cohérence avec la courbe des débits observés), aidant à l’évaluation de l’intensité des crues.
Année hydrologique : période continue de douze mois choisie de façon à minimiser les reports hydrologiques d’une année sur l’autre. Elle débute à une date de l’année où les réserves sont au plus bas et est donc choisie en fonction des conditions climatiques de chaque région. En Normandie, celle-ci débute par convention au 1er septembre.
Évapotranspiration : quantité d’eau évaporée (à la surface du sol et des étendues d’eau) et transpirée par les plantes. Elle peut être potentielle (quantité d’eau potentiellement mis en jeu) ou réelle (quantité d’eau effectivement évapotranspirée).
Pluies efficaces : les pluies (ou précipitations) efficaces sont égales à la différence entre les précipitations totales et l’évapotranspiration réelle. Ces précipitations sont soit stockées, soit infiltrées (recharge des nappes) soit ruisselées.
Niveau piézométrique (ou par raccourci piézométrie): altitude ou profondeur (par rapport au sol) de la surface de la nappe souterraine.
Recharge des nappes: période/phénomène d’augmentation des niveaux des eaux souterraines. On parle régulièrement de recharge hivernale.
Vidange des nappes: période/phénomène de baisse des niveaux des eaux souterraines. On parle régulièrement de vidange estivale.
Débit de base / VCN3 / Q3Jn : il s’agit du débit du cours d’eau en l’absence de ruissellement consécutif à de récentes précipitations. La grandeur choisie pour le quantifier est le VCN3, débit moyen minimal calculé sur trois jours consécutifs pour une période donnée (mensuelle pour ce bulletin)
Hydraulicité : rapport du débit moyen sur une période donnée (mensuelle ou annuelle) à sa moyenne interannuelle sur cette même période. Elle permet de positionner simplement le débit d’une année ou d’un mois donné par rapport à l’année normale ou au mois normal.
Médiane : pour un échantillon de valeurs ordonnées, la médiane correspond à la valeur qui se trouve au point milieu de cette liste, permettant de couper l’ensemble des valeurs en deux parties égales (50%) en nombre de valeurs. Elle diffère de la moyenne de ces valeurs.
Fréquence ou Période de retour : la fréquence (au dépassement) d’un événement est la probabilité que cet événement soit atteint ou dépassé chaque année. La période de retour (ou récurrence) est l’inverse de la fréquence. Exemple : une crue décennale a, chaque année, une chance sur dix d’être atteinte ou dépassée
Débit mensuel quinquennal humide (resp. sec) : pour un mois considéré, c’est le débit mensuel qui a une probabilité de 1/5 (resp. 4/5) d’être dépassé chaque année. Il permet de caractériser un mois calendaire de forte hydraulicité.
Débit de base quinquennal humide (resp. sec) : c’est le débit de base (Q3Jn) qui a une probabilité de 1/5 (resp. 4/5) d’être dépassé chaque année.
Tarissement d’une rivière: phénomène de décroissance régulière du débit en l’absence de précipitations et d’intervention humaine
Étiage : période de l’année hydrologique où le débit d’un cours d’eau est bas. Il s’établit par le tarissement progressif du cours d’eau peu ou pas entrecoupé de précipitations.