Résumé du mois

Dans la continuité d’un printemps sec, ce mois de mai se caractérise à nouveau par une pluviométrie déficitaire sur l’ensemble de la Normandie. Avec l’augmentation saisonnière des températures et de l’évapotranspiration le bilan hydrique est négatif à l’échelle de la région. Les faibles précipitations mensuelles répétées depuis le mois de février contribuent à accentuer le déficit des pluies efficaces observé sur 12 mois glissants. Après 4 mois de déficits pluviométriques successifs les sols normands continuent logiquement de s’assécher significativement et présentent début juin des valeurs bien inférieures aux normales de saison.

Les conséquences du déficit pluviométrique prolongé des derniers mois se fait sentir sur les cours d’eau de la région. Les baisses sont quasiment généralisées à l’ensemble des cours d’eau de la région à l’exception de quelques rivières toutes situées dans le pays de Caux et qui conservent une certaine stabilité. Si sur le secteur du basin parisien, les baisses observées aboutissent à des débits encore relativement proches ou légèrement supérieures aux normales de saison, sur le massif Armoricain la situation continue de se dégrader : de nombreuses stations de ce secteur affichent désormais des valeurs de débits rares pour la saison (au-delà de la vingtennale sèche) et proche des valeurs records pour un mois de mai. Sur ce secteur géographique, si les précipitations continuent de se faire rares, l’étiage pourrait alors être relativement sévère et ce malgré les précipitations conséquentes de l’hiver.

Une aide à la lecture de l’hydrologie normande

La Normandie est une région à l’interface entre les formations anciennes du massif armoricain sur son tiers ouest, dites du socle, et les formations sédimentaires plus récentes du bassin parisien sur les deux tiers est. Ces deux entités géologiques s’opposent par leurs caractéristiques physiques en lien avec leur âge et leur origine. Cette diversité géologique, additionnée d’un gradient climatique ouest-est et sud-nord se traduit naturellement par une diversité de comportements hydrologiques sur le territoire. La carte ci-dessous présente le territoire couvert par les unités d’hydrométrie de la DREAL Normandie, ainsi que les 4 zones utilisées pour commenter chaque mois la situation hydrologique dans différents secteurs normands. Ce zonage (massif armoricain, bassin parisien sud-Seine, bassin parisien nord-Seine, pays de Bray) a été construit de sorte à proposer une synthèse de la situation hydrologique représentative d’un ensemble de bassins versants dont le fonctionnement hydrologique est généralement assez homogène.

Carte lithologique au 1/1000000 ème et répartition des quatre grands ensembles hydrologiques. Survoler un des ensembles pour obtenir des informations sur son fonctionnement.

Précipitations, pluies efficaces, humidité des sols et écart aux normales

Les cartes ci-dessous sont produites par la DREAL à partir des données de la chaîne de modélisation SIM de Météo-France. Elles peuvent donc présenter de légères différences avec une analyse issue d’une autre donnée d’entrée produite par Météo-France.

Sur 1 mois

Pour le mois de mai, les pluies cumulées s’étendent entre 22 et 67 mm. A l’échelle de la région, cela correspond en moyenne à des écarts aux normales de -26 mm.

Ces cumuls, bien que légèrement supérieurs à ceux des deux mois précédents, restent faibles à l’échelle de la Normandie qui enchaîne un quatrième mois consécutif de déficit pluviométrique. Sur la carte des écarts aux normales ci-dessous on observe que ce déficit reste sensiblement moins prononcé sur toute la bande côtière nord de la région ainsi que dans le sud de l’Eure.

Les pluies efficaces, quant à elles, s’échelonnent entre -48 et -4 mm. A l’échelle de la région, cela correspond en moyenne à des écarts aux normales de -16 mm.

Les faibles cumuls mensuel associés à l’élévation saisonnière des températures et à un niveau d’évapotranspiration croissant expliquent les valeurs de pluies efficaces à nouveau largement négatives ce mois-ci. Le bilan hydrique mensuel est partout déficitaire, excepté sur les secteurs côtiers s’étendant du Cotentin au pays de Caux et plus localement dans le sud de l’Eure et le Perche.

*Données de précipitations issues du modèle SIM de Meteo-France. Les cartes de gauche correspondent aux cumul estimés, alors que les cartes de droites correspondent à l'écart absolu (en mm)  aux normales 1991-2020 sur la même période.*

Données de précipitations issues du modèle SIM de Meteo-France. Les cartes de gauche correspondent aux cumul estimés, alors que les cartes de droites correspondent à l’écart absolu (en mm) aux normales 1991-2020 sur la même période.

Sur 12 mois

Sur les 12 derniers mois, les pluies cumulées s’étendent entre 625 et 1002 mm. Cela correspond en moyenne régionale à des écarts aux normales de -57 mm.

Ces précipitations mensuelles modérées contribuent à faire basculer les valeurs cumulées sur 12 mois glissants en-dessous des normales saisonnières sur la majeure partie de la région. Une exception notable : la partie amont du bassin versant de l’Eure qui parvient à se maintenir dans une situation d’excédent pluviométrique sur une année glissante, notamment grâce aux forts excédents pluviométriques enregistrés cet hiver.

Les pluies efficaces, quant à elles, s’échelonnent entre 130 et 405 mm. Cela correspond en moyenne régionale à des écarts aux normales de -48 mm.

Les cumuls de pluies efficaces sur un an sont partout inférieurs à 400 mm. Ce mois de mai marque une bascule avec des niveaux pluies efficaces sur 12 mois glissants qui passent à des valeurs inférieurs aux normales sur la majeure partie de la région.

*Données de précipitations issues du modèle SIM de Meteo-France. Les cartes de gauche correspondent aux cumul estimés, alors que les cartes de droites correspondent à l'écart absolu (en mm)  aux normales 1991-2020 sur la même période.*

Données de précipitations issues du modèle SIM de Meteo-France. Les cartes de gauche correspondent aux cumul estimés, alors que les cartes de droites correspondent à l’écart absolu (en mm) aux normales 1991-2020 sur la même période.

Chronologie par ensemble hydrologique

Dans la continuité de ce début d’année particulièrement sec (excepté janvier), le mois de mai enregistre à nouveau un déficit pluviométrique conséquent sur l’ensemble de la région. Les graphiques ci-dessous agrégés à l’échelle des 4 grands ensembles hydrologiques normands indiquent qu’au cours des 7 derniers mois (depuis novembre 2024), 6 mois ont été déficitaires en pluies. Cette situation contraste fortement avec celle de début 2024 qui avait été marqué par une succession de mois bien arrosés. La courbe d’écart aux normales sur 12 mois glissants avait déjà basculé vers des valeurs négatives en mars sur le massif armoricain et le Pays de Bray, puis en avril sur la zone “bassin parisien nord-Seine”. Sur la zone “bassin parisien nord-Seine” la courbe atteint l’équilibre sur 12 mois en mai pour la première fois depuis un an et demi. Il faut remonter à juillet 2023 pour rencontrer un bilan pluviométrique déficitaire global à l’échelle régionale sur 12 mois cumulés.

A la fin du mois, l’écart aux normales des précipitations annuelles (courbe verte) par ensemble hydrologique se distingue comme suit:

  • -104 mm pour le Massif armoricain;
  • -5 mm pour le Bassin parisien sud-Seine;
  • -93 mm pour le Bassin parisien nord-Seine;
  • -144 mm pour le Pays de Bray.

Anomalie de précipitation mensuelle et annuelle pour chaque secteur hydrologique. L’anomalie mensuelle est représentée sous forme de barres représentant le déficit (rouge) ou l’excédent (bleu) de pluie en mm. L’anomalie annuelle est représentée par la courbe continue verte, elle calculée sur 12 mois glissants : la valeur (en mm) d’un mois donné correspond à la somme des barres des 12 mois précédents.

Humidité du sol

En moyenne mensuelle, pour ce mois de mai , l’indice d’humidité des sols est compris entre 0.31 et 0.56 avec une moyenne de 0.42. Les écarts aux normales s’étendent entre -49% et -15% pour une moyenne de -34%.

Les sols normands continuent donc de s’assécher après ce quatrième mois consécutif de déficit pluviométrique (les valeurs moyennes d’humidité du sol étaient pour mémoire de : 0.96 en février, 0.83 en mars et 0.61 en avril). La carte des écarts aux normales ci-dessous met en évidence un fort déficit qui affecte désormais l’ensemble de la région.

*Répartition de l’indice d’humidité des sols «SWI» (de l’anglais Soil Wetness Index). Il représente, sur une profondeur d’environ deux mètres, l’état de la réserve en eau du sol par rapport à la réserve utile (eau disponible pour l’alimentation des plantes). Si le SWI est égal à 0, le sol est très sec et les végétaux ne peuvent plus en tirer d’eau, tandis que si le SWI est égale à un le sol à atteint sa réserve utile. Le SWI peut être inférieur à 0 (stress hydrique) ou supérieur à 1 (dépasse la réserve utile).*

Répartition de l’indice d’humidité des sols «SWI» (de l’anglais Soil Wetness Index). Il représente, sur une profondeur d’environ deux mètres, l’état de la réserve en eau du sol par rapport à la réserve utile (eau disponible pour l’alimentation des plantes). Si le SWI est égal à 0, le sol est très sec et les végétaux ne peuvent plus en tirer d’eau, tandis que si le SWI est égale à un le sol à atteint sa réserve utile. Le SWI peut être inférieur à 0 (stress hydrique) ou supérieur à 1 (dépasse la réserve utile).

Situation hydrologique

Cartographie et distribution statistique sur la région

Carte des débits de base (Q3Jn)

Le débit de base des cours d’eau, est représenté par la variable Q3Jn mensuel. Par rapport au mois précédent, les débits de base évoluent en moyenne de:

  • -9% [-21%; 0%] pour le Bassin parisien nord-Seine avec une période de retour moyenne de 4 ans humide contre 4 ans humide le mois précédent;

  • -20% [-39%; -4%] pour le Bassin parisien sud-Seine avec une période de retour moyenne de 2 ans humide contre 2 ans humide le mois précédent;

  • -28% [-32%; -24%] pour le Pays de Bray avec une période de retour moyenne de 3 ans sec contre 3 ans sec le mois précédent;

  • -36% [-54%; -15%] pour le Massif armoricain avec une période de retour moyenne de 6 ans sec contre 5 ans sec le mois précédent.

Sur ce mois de mai, les débits de base sont encore atteints lors de la dernière décade (soit le 20/05 avant les cumuls parfois importants du 21/05 soit le 31 mai), traduisant ainsi une baisse quasi continue des débits journaliers au cours de ce mois. Logiquement et pour le troisième mois consécutif, les stations suivies à l’échelle de la région affichent une baisse généralisée de leur débit de base. Seules exceptions où les débits restent encore globalement stables : la Ganzeville, la Valmont et la Saâne, toutes situées dans le Pays de Caux.

Cette période sèche qui se prolonge depuis le mois de février continue de renforcer les disparités régionales avec notamment les cours d’eau du massif armoricain qui enregistrent des débits de plus en plus rares pour la saison. Sur ce mois, dix stations affichent des débits de base inférieures aux valeurs décennales sèches et deux stations des débits inférieurs aux valeurs vingtennales sèches : la Souleuvre à Carville et la Sélune à Notre-Dame-du-Touchet. Les débits de base de plus de la moitié des stations de ce secteur (18 sur les 32 suivies sur ce secteur) figurent parmi les cinq débits de base les plus bas observés pour un mois de mai depuis le début des enregistrement sur ces stations. On retiendra notamment la Sélune à Notre-Dame-du-Touchet (2ème valeur la plus basse sur 34 années d’observations), la Souleuvre à Carville, la Sienne à Cérences et le Noireau à Cahan (3èmes valeurs les plus basses sur respectivement 56, 16 et 29 années d’observations).

Sur le reste de la région, la situation reste pour le moment soit proche des normales de saison soit encore au-dessus des normales pour le bassin Parisien situé au nord de la Seine.

Qualification statistique saisonnière du débit de base. Chaque point correspond à un site hydrométrique. Il est coloré en fonction de la rareté de la variable Q3Jn du mois en cours relativement aux statistiques de ce mois de l’année. Le survol avec la souris d’un site sur la carte à gauche permet de visualiser son nom et de repérer ce même site sur le graphique à droite, et inversement. Dans le graphique de droite, les sites sont regroupés au sein des 4 grands ensembles hydrogéologiques . Les sites de la Seulles à Tierceville, l’Orne à La Courbe, à Grimbosq, à Thury-Harcourt, la Laize à Fresney-le-Puceux, la Béthune à Saint-Aubin-le-Cauf, l’Epte à Fourges et l’Andelle à Vascoeuil présentent la particularité d’avoir leur bassin versant à cheval sur deux ensembles hydrologiques : ils ont été positionnés au sein d’un de ces deux ensembles, mais peuvent, de fait, présenter une situation hydrologique hydride. Enfin, certains sites identifiés comme focus (anneau noir) font l’objet de commentaires détaillés dans la section suivante.

Carte des débits moyens mensuels (QMM)

Le débit moyen mensuel QMM est une variable qui intègre l’ensemble des écoulements mesuré sur le mois. Il est donc au moins supérieur ou égal au Q3Jn et sera d’autant plus élevé qu’il a beaucoup plu sur le mois considéré. Par rapport au mois précédent, les débits moyens mensuels évoluent en moyenne de:

  • -10% [-25%; 0%] pour le Bassin parisien nord-Seine avec une période de retour moyenne de 3 ans humide contre 4 ans humide le mois précédent;

  • -21% [-43%; -3%] pour le Bassin parisien sud-Seine avec une période de retour moyenne de 3 ans sec contre 2 ans sec le mois précédent;

  • -28% [-30%; -24%] pour le Pays de Bray avec une période de retour moyenne de 4 ans sec contre 4 ans sec le mois précédent;

  • -41% [-60%; -18%] pour le Massif armoricain avec une période de retour moyenne de 10 ans sec contre 6 ans sec le mois précédent.

Ce mois de mai, comme pour les trois mois précédent, présente un déficit pluviométrique marqué. Les débits moyens mensuels continuent donc leur baisse généralisée.

Seules quelques stations situées sur le bassin parisien du nord de la Seine et notamment sur le Pays de Caux continuent de résister et maintiennent des débits relativement stables. Toujours sur ce secteur, on observe encore des valeurs relativement importantes de débit dépassant les valeurs quinquennales humides (le Cailly à Cailly, la Lézarde à Montivilliers et la Durdent à Vittefleur).

Sur le Massif armoricain en revanche, la succession des mois peu pluvieux aboutit à une situation printanière désormais très sèche. En effet, près d’un tiers des stations de ce secteur (11/32) affichent des débits moyens mensuels inférieurs aux valeurs vingtennales sèches. On retiendra notamment la Souleuvre à Carville, la Sienne à Cérences ou encore la Varenne à Saint-Fraimbault. Par ailleurs, 75 % des stations suivies sur ce secteur pour ce bulletin affichent des débits moyens mensuels figurant dans le top 5 des débits mensuels les plus bas pour un mois de mai. Là encore nous retiendrons notamment les stations de la Souleuvre à Carville, l’Airou au Mesnil-Rogues, le Noireau à Cahan ou encore la Vire à Saint-Lô pour lesquelles ce mois de mai 2025 est la deuxième valeur la plus sèche observée sur respectivement 56, 30, 29 et 47 années.

Enfin, dans une moindre mesure, les effets de la succession de mois secs se fait ressentir également sur le pays de Bray où les stations enregistrent des débits mensuels relativement faibles pour un mois de mai.

Qualification statistique saisonnière du débit moyen mensuel. Chaque point correspond à un site hydrométrique. Il est coloré en fonction de la rareté de la variable QMM du mois en cours relativement aux statistiques de ce mois de l’année. Le survol avec la souris d’un site sur la carte à gauche permet de visualiser son nom et de repérer ce même site sur le graphique à droite, et inversement. Dans le graphique de droite, les sites sont regroupés au sein des 4 grands ensembles hydrogéologiques . Les sites de la Seulles à Tierceville, l’Orne à La Courbe, à Grimbosq, à Thury-Harcourt, la Laize à Fresney-le-Puceux, la Béthune à Saint-Aubin-le-Cauf, l’Epte à Fourges et l’Andelle à Vascoeuil présentent la particularité d’avoir leur bassin versant à cheval sur deux ensembles hydrologiques : ils ont été positionnés au sein d’un de ces deux ensembles, mais peuvent, de fait, présenter une situation hydrologique hydride. Enfin, certains sites identifiés comme focus (anneau noir) font l’objet de commentaires détaillés dans la section suivante.

Evolution pluri-annuelle

On visualise bien sur le diagramme pluri-annuel ci-dessous:

  • la séverité de l’étiage 2022 sur le massif armoricain et le Pays de Bray où des débits inférieurs aux débits décennaux secs ont été observés de mai jusqu’à novembre 2022, voire inférieurs aux débits vingtennaux secs sur la période la plus critique de juillet à septembre 2022. En comparaison, l’étiage 2023 sur ces deux secteurs a été clément et l’étiage 2024 encore plus;

  • l’étiage 2023 généralement plus sec que celui de 2022 sur les cours d’eau du bassin parisien au sud de la Seine, du bassin de l’Eure jusqu’au bassin de la Dives, en passant par l’amont des bassins de l’Huisne et de la Sarthe. Sur ce secteur également, l’étiage 2024 a été autrement plus clément du point de vue de la ressource en eau;

  • les cours d’eau du Pays de Caux au nord de la Seine qui ont beaucoup mieux résisté à cette séquence 2022 - 2023 que les autres cours d’eau normands, à l’exception de la Bresle en 2022;

  • sur tous les cours d’eau normands, la rupture très marquée qui est survenue en novembre 2023, faisant basculer les débits des cours d’eau dans une situation plus humide que les normales. Sur une longue période d’un an et demi environ s’étendant jusqu’au printemps 2025, les débits des cours d’eau se sont maintenus le plus souvent au-dessus des normales saisonnières de façon quasi continue, avec deux hivers successifs particulièrement humides, un printemps 2024 arrosé ponctué de crues tardives et localement fortes et enfin un étiage 2024 très peu marqué entre les deux;

  • depuis la fin de l’hiver 2024-2025, on observe un glissement progressif mais désormais bien installé vers une situation à nouveau sèche sur les cours d’eau du massif armoricain, du Pays de Bray et du bassin parisien sud-Seine (plus lentement toutefois sur ce dernier secteur) . Pour ces 3 secteurs, le diagramme montre qu’il faut remonter à 2023 pour retrouver des situations statistiques analogues. Seuls les cours d’eau cauchois dans le secteur “bassin parisien Nord-Seine” se démarquent encore de cette tendance.

Evolution mensuelle de la qualification statistique du débit de base (Q3Jn). Ce diagramme permet de visualiser pour l’ensemble des sites utilisés dans ce bulletin, mois par mois depuis 3 ans, la rareté du débit de base pour le mois considéré. Chaque site est représenté par une ligne à l’intérieur de laquelle chaque case correspond à un mois. La couleur de la case représente la période de retour du Q3Jn de ce site pour ce mois. Le nom du site et la date d’observation du Q3Jn de chaque mois est accessible en survolant le graphique, case par case. Analysé site par site, par grand ensemble hydrogéologique ou à l’échelle complète de la Normandie, ce diagramme donne à voir les grandes tendances hydrologiques sur une profondeur de 3 ans.

Dynamique hydrologique sur l’année et sur le mois : focus sur quelques sites

Les hydrogrammes présentés ci-après illustrent de façon plus détaillée la situation hydrologique de quelques cours d’eau dont les comportements sont jugés soit représentatifs ce mois-ci des 4 grandes ensembles hydrologiques de la région soit, au contraire, présentent un caractère singulier utile à commenter. Les stations identifiées en focus dans les cartes précédentes sont utilisées à cette fin. Les graphiques couvrent une période de 3 ans environ, permettant ainsi de suivre l’évolution des débits journaliers des derniers mois et de comparer d’une année à l’autre la situation pour une même saison.

Nous invitons le lecteur pour un suivi fin et sur de plus longues périodes, à se référer à la plateforme de suivi de la situation hydrologique normande, ou encore directement sur l’HydroPortail.

Pays de Bray

Sur le pays de Bray, l’absence de pluie est toujours très visible et contraste fortement avec la période hivernale qui se termine en mars. Mis à part quelques ressauts sur la première moitié du mois liés à des orages, les cours d’eau continuent à se tarir. Sur l’Epte à Saumont-la-Poterie, ci-dessous, la baisse des débits suit par contre très bien la courbe des débits médians, signe d’un comportement plutôt normal pour la saison. A la fin du mois le débit de base reste dans les normales d’un mois de mai, malgré la nette sécheresse météorologique qui touche le territoire, notamment grâce à un hiver très pluvieux.

Graphique d’évolution des débits (hydrogramme) sur 3 ans. La courbe en bleu représente les débits moyens mesurés sur 3 jours consécutifs. Les pastilles colorées permettent de visualiser les valeurs les plus basses de chaque mois (Q3Jn) : elles sont positionnées à la date à laquelle ces valeurs sont observées et colorées selon leur rareté (période de retour) pour le mois considéré, aidant à l’analyse de la situation en moyennes et basses eaux, notamment pour le suivi de la ressource en eau. La courbe médiane (en vert) représente la situation normale, en valeur de débits et en tendance. Enfin, les deux droites en haut du graphique correspondent aux débits de crues de période de retour 5 ans et 10 ans (moyennés sur 3 jours, en cohérence avec la courbe des débits observés), aidant à l’évaluation de l’intensité des crues.

Bassin parisien nord-Seine

Comme à son habitude depuis 2 ans, c’est le bassin parisien au nord de la Seine qui résiste le mieux au déficit de pluie, grâce à ses réserves souterraines. A ce jour, l’ensemble des sites hydrologiques suivis présentent des débits de base et mensuels au moins équivalents aux normales de saison. On note toutefois une différence entre le pays de Caux (représenté ici par la Lézarde à Montivilliers) et la région du Tréport (représentée par la Bresle à Ponts-et-Marais). Alors que le tarissement des cours d’eau a débuté mars-avril sur la Bresle, il ne se dessine clairement qu’à partir du mois de mai sur la Lézarde. Ceci est la traduction des temps de transfert plus rapides des eaux souterraines sur le nord-est du département de Seine-Maritime, et d’une plus grande sensibilité à l’absence de précipitations sur ce secteur. A la fin du mois de mai, les débits de la Lézarde se rapprochent du débit médian, qui ne présente par ailleurs aucune saisonnalité (pas de variation été/hiver) dans cette région.

Graphique d’évolution des débits (hydrogramme) sur 3 ans. La courbe en bleu représente les débits moyens mesurés sur 3 jours consécutifs. Les pastilles colorées permettent de visualiser les valeurs les plus basses de chaque mois (Q3Jn) : elles sont positionnées à la date à laquelle ces valeurs sont observées et colorées selon leur rareté (période de retour) pour le mois considéré, aidant à l’analyse de la situation en moyennes et basses eaux, notamment pour le suivi de la ressource en eau. La courbe médiane (en vert) représente la situation normale, en valeur de débits et en tendance. Enfin, les deux droites en haut du graphique correspondent aux débits de crues de période de retour 5 ans et 10 ans (moyennés sur 3 jours, en cohérence avec la courbe des débits observés), aidant à l’évaluation de l’intensité des crues.

Graphique d’évolution des débits (hydrogramme) sur 3 ans. La courbe en bleu représente les débits moyens mesurés sur 3 jours consécutifs. Les pastilles colorées permettent de visualiser les valeurs les plus basses de chaque mois (Q3Jn) : elles sont positionnées à la date à laquelle ces valeurs sont observées et colorées selon leur rareté (période de retour) pour le mois considéré, aidant à l’analyse de la situation en moyennes et basses eaux, notamment pour le suivi de la ressource en eau. La courbe médiane (en vert) représente la situation normale, en valeur de débits et en tendance. Enfin, les deux droites en haut du graphique correspondent aux débits de crues de période de retour 5 ans et 10 ans (moyennés sur 3 jours, en cohérence avec la courbe des débits observés), aidant à l’évaluation de l’intensité des crues.

Bassin parisien sud-Seine

Le bassin parisien sud-Seine est pour rappel l’un des rares territoire présentant encore un excédent pluviométrique annuel pour une partie de ce secteur (voir partie “pluviométrie”). Malgré tout, sa situation hydrologique générale est légèrement moins favorable que celle du secteur voisin au nord de la Seine. Ceci est encore à mettre sur le compte d”une plus grande sensibilité à la sécheresse météorologique. Néanmoins, certains bassins de grande envergure (Eure aval, Risle aval, Avre) présentent encore aujourd’hui des débits supérieurs aux normales, ici représentés par l’Avre à Muzy. Ailleurs, les débits ont tendance à être proches des normales ou inférieurs. C’est notamment le cas sur l’Eure amont (Eure à Saint-Luperce) et la Touques à Mardilly, secteurs où les cours d’eau sont moins soutenus par leurs nappes d’accompagnement. Plus généralement, le tarissement se poursuit inexorablement en suivant d’assez près la courbe des débits médians, ce qui est plutôt et malgré tout de bon augure pour cet été.

Graphique d’évolution des débits (hydrogramme) sur 3 ans. La courbe en bleu représente les débits moyens mesurés sur 3 jours consécutifs. Les pastilles colorées permettent de visualiser les valeurs les plus basses de chaque mois (Q3Jn) : elles sont positionnées à la date à laquelle ces valeurs sont observées et colorées selon leur rareté (période de retour) pour le mois considéré, aidant à l’analyse de la situation en moyennes et basses eaux, notamment pour le suivi de la ressource en eau. La courbe médiane (en vert) représente la situation normale, en valeur de débits et en tendance. Enfin, les deux droites en haut du graphique correspondent aux débits de crues de période de retour 5 ans et 10 ans (moyennés sur 3 jours, en cohérence avec la courbe des débits observés), aidant à l’évaluation de l’intensité des crues.

Graphique d’évolution des débits (hydrogramme) sur 3 ans. La courbe en bleu représente les débits moyens mesurés sur 3 jours consécutifs. Les pastilles colorées permettent de visualiser les valeurs les plus basses de chaque mois (Q3Jn) : elles sont positionnées à la date à laquelle ces valeurs sont observées et colorées selon leur rareté (période de retour) pour le mois considéré, aidant à l’analyse de la situation en moyennes et basses eaux, notamment pour le suivi de la ressource en eau. La courbe médiane (en vert) représente la situation normale, en valeur de débits et en tendance. Enfin, les deux droites en haut du graphique correspondent aux débits de crues de période de retour 5 ans et 10 ans (moyennés sur 3 jours, en cohérence avec la courbe des débits observés), aidant à l’évaluation de l’intensité des crues.

Graphique d’évolution des débits (hydrogramme) sur 3 ans. La courbe en bleu représente les débits moyens mesurés sur 3 jours consécutifs. Les pastilles colorées permettent de visualiser les valeurs les plus basses de chaque mois (Q3Jn) : elles sont positionnées à la date à laquelle ces valeurs sont observées et colorées selon leur rareté (période de retour) pour le mois considéré, aidant à l’analyse de la situation en moyennes et basses eaux, notamment pour le suivi de la ressource en eau. La courbe médiane (en vert) représente la situation normale, en valeur de débits et en tendance. Enfin, les deux droites en haut du graphique correspondent aux débits de crues de période de retour 5 ans et 10 ans (moyennés sur 3 jours, en cohérence avec la courbe des débits observés), aidant à l’évaluation de l’intensité des crues.

Massif armoricain

Dans le massif armoricain, nous retrouvons une traditionnelle hétérogénéité de saison avec des cours d’eau plus sensibles que d’autres au manque d’eau. Quelques un parviennent tant bien que mal à y résister du fait de particularités géologiques (Beuvron, Sélune aval, Saire, ainsi que la Laize à cheval entre massif armoricain et bassin parisien ). Ils sont représentés par la Braize à Lolif. D’autres cependant chutent fortement et s’écartent des débits médians observés à ces mêmes dates : la Mayenne à Ambrières-les-Vallées et de façon encore plus marquée la Souleuvre à Carville, cours d’eau très peu résilient face aux absences prolongées de pluies. On remarque bien sur l’hydrogramme de la Souleuvre la dégradation progressive, mois après mois, d’une situation normale en février vers une situation plus rare que la vingtennale sèche en mai. Cette tendance vers des débits très secs pour la saison s’observe depuis maintenant 3 mois et pourrait se généraliser aux cours d’eau voisins si les pluies restent limitées dans un avenir proche.

Graphique d’évolution des débits (hydrogramme) sur 3 ans. La courbe en bleu représente les débits moyens mesurés sur 3 jours consécutifs. Les pastilles colorées permettent de visualiser les valeurs les plus basses de chaque mois (Q3Jn) : elles sont positionnées à la date à laquelle ces valeurs sont observées et colorées selon leur rareté (période de retour) pour le mois considéré, aidant à l’analyse de la situation en moyennes et basses eaux, notamment pour le suivi de la ressource en eau. La courbe médiane (en vert) représente la situation normale, en valeur de débits et en tendance. Enfin, les deux droites en haut du graphique correspondent aux débits de crues de période de retour 5 ans et 10 ans (moyennés sur 3 jours, en cohérence avec la courbe des débits observés), aidant à l’évaluation de l’intensité des crues.

Graphique d’évolution des débits (hydrogramme) sur 3 ans. La courbe en bleu représente les débits moyens mesurés sur 3 jours consécutifs. Les pastilles colorées permettent de visualiser les valeurs les plus basses de chaque mois (Q3Jn) : elles sont positionnées à la date à laquelle ces valeurs sont observées et colorées selon leur rareté (période de retour) pour le mois considéré, aidant à l’analyse de la situation en moyennes et basses eaux, notamment pour le suivi de la ressource en eau. La courbe médiane (en vert) représente la situation normale, en valeur de débits et en tendance. Enfin, les deux droites en haut du graphique correspondent aux débits de crues de période de retour 5 ans et 10 ans (moyennés sur 3 jours, en cohérence avec la courbe des débits observés), aidant à l’évaluation de l’intensité des crues.

Graphique d’évolution des débits (hydrogramme) sur 3 ans. La courbe en bleu représente les débits moyens mesurés sur 3 jours consécutifs. Les pastilles colorées permettent de visualiser les valeurs les plus basses de chaque mois (Q3Jn) : elles sont positionnées à la date à laquelle ces valeurs sont observées et colorées selon leur rareté (période de retour) pour le mois considéré, aidant à l’analyse de la situation en moyennes et basses eaux, notamment pour le suivi de la ressource en eau. La courbe médiane (en vert) représente la situation normale, en valeur de débits et en tendance. Enfin, les deux droites en haut du graphique correspondent aux débits de crues de période de retour 5 ans et 10 ans (moyennés sur 3 jours, en cohérence avec la courbe des débits observés), aidant à l’évaluation de l’intensité des crues.

Glossaire

Année hydrologique : période continue de douze mois choisie de façon à minimiser les reports hydrologiques d’une année sur l’autre. Elle débute à une date de l’année où les réserves sont au plus bas et est donc choisie en fonction des conditions climatiques de chaque région. En Normandie, celle-ci débute par convention au 1er septembre.

Évapotranspiration : quantité d’eau évaporée (à la surface du sol et des étendues d’eau) et transpirée par les plantes. Elle peut être potentielle (quantité d’eau potentiellement mis en jeu) ou réelle (quantité d’eau effectivement évapotranspirée).

Pluies efficaces : les pluies (ou précipitations) efficaces sont égales à la différence entre les précipitations totales et l’évapotranspiration réelle. Ces précipitations sont soit stockées, soit infiltrées (recharge des nappes) soit ruisselées.

Niveau piézométrique (ou par raccourci piézométrie): altitude ou profondeur (par rapport au sol) de la surface de la nappe souterraine.

Recharge des nappes: période/phénomène d’augmentation des niveaux des eaux souterraines. On parle régulièrement de recharge hivernale.

Vidange des nappes: période/phénomène de baisse des niveaux des eaux souterraines. On parle régulièrement de vidange estivale.

Débit de base / VCN3 / Q3Jn : il s’agit du débit du cours d’eau en l’absence de ruissellement consécutif à de récentes précipitations. La grandeur choisie pour le quantifier est le VCN3, débit moyen minimal calculé sur trois jours consécutifs pour une période donnée (mensuelle pour ce bulletin)

Hydraulicité : rapport du débit moyen sur une période donnée (mensuelle ou annuelle) à sa moyenne interannuelle sur cette même période. Elle permet de positionner simplement le débit d’une année ou d’un mois donné par rapport à l’année normale ou au mois normal.

Médiane : pour un échantillon de valeurs ordonnées, la médiane correspond à la valeur qui se trouve au point milieu de cette liste, permettant de couper l’ensemble des valeurs en deux parties égales (50%) en nombre de valeurs. Elle diffère de la moyenne de ces valeurs.

Fréquence ou Période de retour : la fréquence (au dépassement) d’un événement est la probabilité que cet événement soit atteint ou dépassé chaque année. La période de retour (ou récurrence) est l’inverse de la fréquence. Exemple : une crue décennale a, chaque année, une chance sur dix d’être atteinte ou dépassée

Débit mensuel quinquennal humide (resp. sec) : pour un mois considéré, c’est le débit mensuel qui a une probabilité de 1/5 (resp. 4/5) d’être dépassé chaque année. Il permet de caractériser un mois calendaire de forte hydraulicité.

Débit de base quinquennal humide (resp. sec) : c’est le débit de base (Q3Jn) qui a une probabilité de 1/5 (resp. 4/5) d’être dépassé chaque année.

Tarissement d’une rivière: phénomène de décroissance régulière du débit en l’absence de précipitations et d’intervention humaine

Étiage : période de l’année hydrologique où le débit d’un cours d’eau est bas. Il s’établit par le tarissement progressif du cours d’eau peu ou pas entrecoupé de précipitations.