L’année 2025 débute sur un bilan pluviométrique largement excédentaire sur la Normandie. Avec un niveau d’évapotranspiration quasi nul en cette saison, les forts cumuls mensuels de janvier permettent de maintenir un bilan hydrique positif sur l’ensemble du territoire. Fin janvier, les sols normands sont quasi saturés. Les cumuls enregistrés sur les 12 derniers mois sont partout supérieurs aux normales de saison, mais ces excédents restent plus marqués sur le quart sud-est de la région.
Concernant les débits, le mois de janvier 2025 se caractérise par des valeurs de débits mensuels bien supérieures aux normales de saison. En effet, sur plusieurs stations, les débits observés au cours de ce mois de janvier sont les plus importants depuis le début des enregistrements. Par ailleurs, ce mois est également caractérisé par deux épisodes de crues importantes qui se sont déroulés sur de nombreux cours d’eau de la région. Il s’agit souvent de crues qui n’avaient plus été observées depuis le début des années 2000 et qui sont souvent affublées d’une période de retour supérieure à la décennale.
La Normandie est une région à l’interface entre les formations anciennes du massif armoricain sur son tiers ouest, dites du socle, et les formations sédimentaires plus récentes du bassin parisien sur les deux tiers est. Ces deux entités géologiques s’opposent par leurs caractéristiques physiques en lien avec leur âge et leur origine. Cette diversité géologique, additionnée d’un gradient climatique ouest-est et sud-nord se traduit naturellement par une diversité de comportements hydrologiques sur le territoire. La carte ci-dessous présente le territoire couvert par les unités d’hydrométrie de la DREAL Normandie, ainsi que les 4 zones utilisées pour commenter chaque mois la situation hydrologique dans différents secteurs normands. Ce zonage (massif armoricain, bassin parisien sud-Seine, bassin parisien nord-Seine, pays de Bray) a été construit de sorte à proposer une synthèse de la situation hydrologique représentative d’un ensemble de bassins versants dont le fonctionnement hydrologique est généralement assez homogène.
Carte lithologique au 1/1000000 ème et répartition des cinq ensembles hydrologique. Survoler un des ensembles pour obtenir des informations sur son fonctionnement.
Les cartes ci-dessous sont produites par la DREAL à partir des données de la chaîne de modélisation SIM de Météo-France. Elles peuvent donc présenter de légères différences avec une analyse issue d’une autre donnée d’entrée produite par Météo-France.
Pour le mois de janvier, les pluies cumulées s’étendent entre 103 et 206 mm. A l’échelle de la région, cela correspond en moyenne à des écarts aux normales de 79 mm.
Ce début d’année est donc marqué par d’importantes précipitations sur l’ensemble de la région. Les trois quarts de la Normandie enregistrent sur ce seul mois des cumuls compris entre 150 mm et 200 mm, valeurs peu courantes même pour un mois de janvier.
Sur la carte d’écart aux normales ci-dessous, on constate que l’excédent pluviométrique est généralisé à la Normandie à des valeurs partout bien supérieures aux normales d’un mois de janvier (entre +50% et +100% des normales).
Les pluies efficaces, quant à elles, s’échelonnent entre 92 et 190 mm. A l’échelle de la région, cela correspond en moyenne à des écarts aux normales de 79 mm.
Avec un niveau d’évapotranspiration quasi nul en cette saison, la carte des pluies efficaces du mois de janvier est sensiblement similaire à celle des précipitations mensuelles. Les excédents de pluies efficaces sont marqués par rapport aux normales saisonnières.
Données de précipitations issues du modèle SIM de Meteo-France. Les cartes de gauche correspondent aux cumul estimés, alors que les cartes de droites correspondent à l’écart absolu (en mm) aux normales 1991-2020 sur la même période.
Sur les 12 derniers mois, les pluies cumulées s’étendent entre 827 et 1263 mm. Cela correspond en moyenne régionale à des écarts aux normales de 150 mm.
Les forts cumuls de janvier ajoutés à ceux des onze mois précédents à dominante humide permettent donc d’aboutir à ce bilan excédentaire sur l’année écoulée. C’est sur l’amont du bassin versant de l’Eure, secteur habituellement moins arrosé mais qui enregistre depuis plusieurs mois des excedents pluviométriques et dans le pays de Bray, que l’on observe les plus forts écarts aux normales sur 12 mois.
Les pluies efficaces, quant à elles, s’échelonnent entre 301 et 643 mm. Cela correspond en moyenne régionale à des écarts aux normales de 154 mm.
Bien que cet excédent soit généralisé à l’ensemble du territoire, on observe des excédents plus marqués sur l’est de la région, signe d’une année 2024 particulièrement productive pour la recharge des nappes dans toute la moitié sud du bassin parisien.
Données de précipitations issues du modèle SIM de Meteo-France. Les cartes de gauche correspondent aux cumul estimés, alors que les cartes de droites correspondent à l’écart absolu (en mm) aux normales 1991-2020 sur la même période.
Après un mois de décembre déficitaire en pluie, le mois de janvier présente un bilan mensuel fortement excédentaire : il s’agit du mois enregistrant les plus forts écarts aux normales sur les 24 derniers mois. Les graphiques ci-dessous permettent également de mettre en évidence une prépondérance de mois excédentaires en pluie sur les 2 dernières années.
La courbe d’écart aux normales sur les 12 mois écoulés est positive sur les 4 grands secteurs géologiques de la région, avec des excédents sensiblement plus marqués sur le bassin-parisien sud-Seine. L’année 2025 débute donc sur un bilan humide qui contraste fortement avec la situation d’il y a 2 ans : début 2023 les pluies cumulées sur l’année 2022 étaient nettement déficitaires.
A la fin du mois, l’anomalie de précipitation annuelle (courbe verte) par ensemble hydrologique se distingue comme suit:
Anomalie de précipitation mensuelle et annuelle pour chaque secteur hydrologique. L’anomalie mensuelle est représentée sous forme de barres représentant le déficit (rouge) ou l’excédent (bleu) de pluie en mm. L’anomalie annuelle est représentée par la courbe continue verte, elle calculée sur 12 mois glissants : la valeur (en mm) d’un mois donné correspond à la somme des barres des 12 mois précédents.
En moyenne mensuelle, pour ce mois de janvier , l’indice d’humidité des sols est compris entre 0.91 et 1.13 avec une moyenne de 1.01. Les écarts aux normales s’étendent entre 2% et 26% pour une moyenne de 10%.
A l’issue de ce mois particulièrement bien arrosé, les sols sont saturés sur la quasi totalité de la région à des niveaux légèrement supérieurs aux normales de janvier.
Répartition de l’indice d’humidité des sols «SWI» (de l’anglais Soil Wetness Index). Il représente, sur une profondeur d’environ deux mètres, l’état de la réserve en eau du sol par rapport à la réserve utile (eau disponible pour l’alimentation des plantes). Si le SWI est égal à 0, le sol est très sec et les végétaux ne peuvent plus en tirer d’eau, tandis que si le SWI est égale à un le sol à atteint sa réserve utile. Le SWI peut être inférieur à 0 (stress hydrique) ou supérieur à 1 (dépasse la réserve utile).
Le débit de base des cours d’eau, est représenté par la variable Q3Jn mensuel. Par rapport au mois précédent, les débits de base évoluent en moyenne de:
6% [-2%; 17%] pour le Bassin parisien nord-Seine avec une période de retour moyenne de 5 ans humide contre 6 ans humide le mois précédent;
8% [-7%; 50%] pour le Bassin parisien sud-Seine avec une période de retour moyenne de 4 ans humide contre 9 ans humide le mois précédent;
3% [-2%; 8%] pour le Pays de Bray avec une période de retour moyenne de 4 ans humide contre 13 ans humide le mois précédent;
-1% [-19%; 21%] pour le Massif armoricain avec une période de retour moyenne de 3 ans humide contre 6 ans humide le mois précédent.
Les débits de base sont atteints au tout début du mois de janvier sur la très grande majorité des stations avant les différents épisodes pluvieux survenus au cours du mois de janvier, ceci expliquant d’ailleurs la faible évolution des valeurs des débits de base par rapport au mois précédent. Seules sept stations atteignent leur débit de base aux alentours du 21 janvier (souvent situées sur le massif armoricain, à l’exception de la Touques à Mardilly et de la Drouette à Saint-Martin-de-Nigelle). Cette temporalité des débits de base explique également que les périodes de retour, si elles restent supérieures aux normales saisonnières (cf ci-dessus), sont en baisse par rapport au mois de décembre alors que celui-ci avait été bien moins arrosé que le mois de janvier.
Parmi, les stations remarquables, on retiendra notamment la Lézarde à Montivilliers (nord de la Seine) qui affiche un débit de base bien au-dessus des valeurs décennales mais également l’Eure à Charpont et l’Orbiquet à Beuvillers dont les valeurs de débit de base sont également légèrement au-dessus des valeurs décennales.
Qualification statistique saisonnière du débit de base. Chaque point correspond à un site hydrométrique. Il est coloré en fonction de la rareté de la variable Q3Jn du mois en cours relativement aux statistiques de ce mois de l’année. Le survol avec la souris d’un site sur la carte à gauche permet de visualiser son nom et de repérer ce même site sur le graphique à droite, et inversement. Dans le graphique de droite, les sites sont regroupés au sein des 4 grands ensembles hydrogéologiques . Les sites de la Seulles à Tierceville, l’Orne à La Courbe, à Grimbosq, à Thury-Harcourt, la Laize à Fresney-le-Puceux, la Béthune à Saint-Aubin-le-Cauf, l’Epte à Fourges et l’Andelle à Vascoeuil présentent la particularité d’avoir leur bassin versant à cheval sur deux ensembles hydrologiques : ils ont été positionnés au sein d’un de ces deux ensembles, mais peuvent, de fait, présenter une situation hydrologique hydride. Enfin, certains sites identifiés comme focus (anneau noir) font l’objet de commentaires détaillés dans la section suivante.
Le débit moyen mensuel QMM est une variable qui intègre l’ensemble des écoulements mesuré sur le mois. Il est donc au moins supérieur ou égal au Q3Jn et sera d’autant plus élevé qu’il a beaucoup plu sur le mois considéré. Par rapport au mois précédent, les débits moyens mensuels évoluent en moyenne de:
46% [16%; 89%] pour le Bassin parisien nord-Seine avec une période de retour moyenne de 16 ans humide contre 4 ans humide le mois précédent;
102% [52%; 187%] pour le Bassin parisien sud-Seine avec une période de retour moyenne de > 20 ans humide contre 4 ans humide le mois précédent;
137% [126%; 142%] pour le Pays de Bray avec une période de retour moyenne de 20 ans humide contre 3 ans humide le mois précédent;
96% [37%; 166%] pour le Massif armoricain avec une période de retour moyenne de 7 ans humide contre 2 ans humide le mois précédent.
Sur les débits moyens mensuels, la situation est donc bien différente que celle observée sur les débits de base. En effet, les fortes précipitations du mois de janvier se traduisent bien sur le comportement des cours d’eau. Les débits moyens mensuels sont tous en forte augmentation et aucune station n’enregistre de baisse par rapport à décembre 2024.
Autres faits remarquables, ce ne sont pas les stations du massif armoricain qui affichent les augmentations les plus marquées ni les périodes de retour les plus rares. On notera également qu’aucune station n’affiche de débit ayant une période de retour inférieure à la quadriennale humide.
De nombreuses stations affichent des périodes de retour supérieures ou égal à la vingtennale humide. Parmi celles celles-ci, on peut citer notamment les stations de l’Epte à Gournay sur le pays de Bray ou encore Fourges pour le bassin parisien du nord de la Seine (cf. ci-dessous: description des focus sur le pays de Bray et le Bassin parisien nord-Seine). Pour le massif armoricain on peut citer la Laize à Fresnay-le-Puceux et l’Orne à Grimbosq dont le débit mensuel dépasse également les valeurs vingtennales humides. Concernant le bassin parisien situé au sud de la Seine, aucune station n’affiche de période de retour inférieures à la décennale humide. Tous les cours d’eau de ce secteur ont connu des crues remarquables au cours du mois de janvier, on peut citer notamment la Dives, l’Orne, l’Eure, la Risle, etc.
On retiendra également que pour de nombreuses stations, il s’agit du mois de janvier avec les débits moyens mensuels les plus élevés depuis le début des enregistrements. Parmi les plus marquants on retiendra la Béthune à St-Aubin-le-Cauf (sur 53 années d’observations), l’Ancre à Cricqueville-en-Auge (sur 56 années) , l’Hoëne à la Mesnière (sur 46 années), le Guiel à Montreuil-l’Argillé (sur 48 années), la Calonne aux Authieux-sur-Calonne (sur 54 années), l’Orbiquet à Beuvillers (sur 41 années), la Touques à Saint-Martin-de-la-Lieue (sur 45 années), la Dives à Beaumais (sur 56 années) et au Mesnil-Mauger (sur 53 années).
Qualification statistique saisonnière du débit moyen mensuel. Chaque point correspond à un site hydrométrique. Il est coloré en fonction de la rareté de la variable QMM du mois en cours relativement aux statistiques de ce mois de l’année. Le survol avec la souris d’un site sur la carte à gauche permet de visualiser son nom et de repérer ce même site sur le graphique à droite, et inversement. Dans le graphique de droite, les sites sont regroupés au sein des 4 grands ensembles hydrogéologiques . Les sites de la Seulles à Tierceville, l’Orne à La Courbe, à Grimbosq, à Thury-Harcourt, la Laize à Fresney-le-Puceux, la Béthune à Saint-Aubin-le-Cauf, l’Epte à Fourges et l’Andelle à Vascoeuil présentent la particularité d’avoir leur bassin versant à cheval sur deux ensembles hydrologiques : ils ont été positionnés au sein d’un de ces deux ensembles, mais peuvent, de fait, présenter une situation hydrologique hydride. Enfin, certains sites identifiés comme focus (anneau noir) font l’objet de commentaires détaillés dans la section suivante.
On visualise bien sur le diagramme pluri-annuel ci-dessous:
la séverité de l’étiage 2022 sur le massif armoricain et le Pays de Bray où des débits inférieurs aux débits décennaux secs ont été observés de mai jusqu’à novembre 2022, voire inférieurs aux débits vingtennaux secs sur la période la plus critique de juillet à septembre 2022. En comparaison, l’étiage 2023 sur ce secteur a été clément et l’étiage 2024 encore plus;
l’étiage 2023 généralement plus sec que celui de 2022 sur les cours d’eau du bassin parisien au sud de la Seine, du bassin de l’Eure jusqu’au bassin de la Dives, en passant par l’amont des bassins de l’Huisne et de la Sarthe. Sur ce secteur également, l’étiage 2024 a été autrement plus clément du point de vue de la ressource en eau;
les cours d’eau du Pays de Caux au nord de la Seine qui ont beaucoup mieux résisté à cette séquence 2022 - 2023 que les autres cours d’eau normands, à l’exception de la Bresle en 2022;
enfin, la rupture très marquée et globale qui est survenue en novembre 2023, faisant basculer les débits des cours d’eau dans une situation plus humide que les normales. Depuis, les débits des cours d’eau se sont maintenus le plus souvent au-dessus des normales saisonnières. Nous sommes toujours dans ce contexte humide qui prévaut depuis plus d’un an désormais. Les mois prochains nous diront si cette tendance humide se poursuit ou si on se dirige progressivement vers un retour vers la normale.
Evolution mensuelle de la qualification statistique du débit de base (Q3Jn). Ce diagramme permet de visualiser pour l’ensemble des sites utilisés dans ce bulletin, mois par mois depuis 3 ans, la rareté du débit de base pour le mois considéré. Chaque site est représenté par une ligne à l’intérieur de laquelle chaque case correspond à un mois. La couleur de la case représente la période de retour du Q3Jn de ce site pour ce mois. Le nom du site et la date d’observation du Q3Jn de chaque mois est accessible en survolant le graphique, case par case. Analysé site par site, par grand ensemble hydrogéologique ou à l’échelle complète de la Normandie, ce diagramme donne à voir les grandes tendances hydrologiques sur une profondeur de 3 ans.
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Les hydrogrammes présentés ci-après illustrent de façon plus détaillée la situation hydrologique de quelques cours d’eau dont les comportements sont jugés soit représentatifs ce mois-ci des 4 grandes ensembles hydrologiques de la région soit, au contraire, présentent un caractère singulier utile à commenter. Les stations identifiées en focus dans les cartes précédentes sont utilisées à cette fin. Les graphiques couvrent une période de 3 ans environ, permettant ainsi de suivre l’évolution des débits journaliers des derniers mois et de comparer d’une année à l’autre la situation pour une même saison.
Nous invitons le lecteur pour un suivi fin et sur de plus longues périodes, à se référer à la plateforme de suivi de la situation hydrologique normande, ou encore directement sur l’HydroPortail.
Les rivières du pays de Bray sont très réactives aux précipitations et aux différents événements climatiques. Ci-dessous, l’Epte à Gournay-en-Bray ne déroge pas à cette règle. En effet, après une période plutôt sèche en 2022 et 2023 ou les étiages ont été marqués, l’évolution des débits marque un vrai changement à partir de la mi-octobre 2023. On distingue très clairement sur ce graphique les successions de pics liés à des évènements pluvieux importants.
En janvier 2025, deux épisodes de crues successifs particulièrement marqués sont clairement visibles sur cet hydrogramme. En effet, le 09 janvier et le 30 janvier 2025, les débits instantanés de l’Epte sur la station de Gournay-en-Bray ont dépassé respectivement 50 m³/s et 40 m³/s (les valeurs affichées sur l’hydrogramme ci-dessous sont plus faibles car moyennées sur 3 jours).
Ces crues font suite à une succession de cumuls pluviométriques importants. Pour la crue du 9 janvier, trois dépressions successives amenant des cumuls importants ont été observés sur le pays de Bray entre le 1er janvier et le 09 janvier. Sur cette période, un total compris entre 70 mm et 100 mm de pluie a été enregistré. L’épisode de pluie du 8 au 9 janvier déclenchant la crue totalise un cumul compris entre 25 mm et 35 mm.
Pour la crue du 30 janvier, l’événement déclencheur est apporté par une perturbation amenant des cumuls généralement compris entre 25 et 35 mm. Toutefois, sur une bonne partie de la tête de bassin de l’Epte, ces cumuls ont été compris entre 35 et 45 mm en 24 h. Lors de ces deux évènements, des débordements notables ont été observés entraînant des évacuations et des fermetures de routes. Le service de prévision des crues Seine-Aval-Cotiers-Normand a placé l’Epte en vigilance orange lors de ces deux évènements.
Graphique d’évolution des débits (hydrogramme) sur 3 ans. La courbe en bleu représente les débits moyens mesurés sur 3 jours consécutifs. Les pastilles colorées permettent de visualiser les valeurs les plus basses de chaque mois (Q3Jn) : elles sont positionnées à la date à laquelle ces valeurs sont observées et colorées selon leur rareté (période de retour) pour le mois considéré, aidant à l’analyse de la situation en moyennes et basses eaux, notamment pour le suivi de la ressource en eau. La courbe médiane (en vert) représente la situation normale, en valeur de débits et en tendance. Enfin, les deux droites en haut du graphique correspondent aux débits de crues de période de retour 5 ans et 10 ans (moyennés sur 3 jours, en cohérence avec la courbe des débits observés), aidant à l’évaluation de l’intensité des crues.
Au nord de la Seine, la plupart des stations des cours d’eau cauchois affichent des périodes de retour élevées pour la saison que ce soit sur les débits de base ou les débits moyen mensuels. Ci-dessous, on retrouve deux stations de cette zone.
La première est située au nord-est du département l’Eure, sur l’Epte aval. Sur cette station, les débits sont impactés à la fois par l’amont de l’Epte provenant du pays de Bray mais également de plusieurs affluents prenant leur source dans le Vexin et le pays de Caux.Les amplitudes de l’Epte sont nettement moins marquées que sur la station de Gournay décrite sur le pays de Bray. Toutefois, nous retrouvons les mêmes grandes tendances avec le passage d’une situation sèche à une situation beaucoup plus humide à la fin de l’étiage 2023. Sur le mois de janvier 2025, deux crues marquées sont également bien visibles sur l’hydrogramme. Depuis 1988, date de début de l’enregistrement des débits sur cette station, la crue du 09 janvier atteignant un débit de pointe de de plus de 57 m³/s est la cinquième plus forte crue observée et la plus forte depuis les crues de janvier 2003. Celle du 31 janvier, avec un peu plus de 53 m³/s prend la septième place.
La seconde station est située complètement à l’ouest de la Seine-Maritime, sur la Lézarde à Montivilliers. La dynamique de l’hydrogramme est différente que celle de l’Epte. Les amplitudes entre les débits de crues et les débits d’étiages sont nettement moins prononcées. En janvier 2025, La particularité de cette station se situe plus dans son débit de base très élevé (supérieur à la vingtennale humide) qu’aux crues observées. En effet, en janvier, on observe bien deux pics de crues mais ceux-ci restent relativement modestes et bien moins élevés que celui de décembre 2023.
Graphique d’évolution des débits (hydrogramme) sur 3 ans. La courbe en bleu représente les débits moyens mesurés sur 3 jours consécutifs. Les pastilles colorées permettent de visualiser les valeurs les plus basses de chaque mois (Q3Jn) : elles sont positionnées à la date à laquelle ces valeurs sont observées et colorées selon leur rareté (période de retour) pour le mois considéré, aidant à l’analyse de la situation en moyennes et basses eaux, notamment pour le suivi de la ressource en eau. La courbe médiane (en vert) représente la situation normale, en valeur de débits et en tendance. Enfin, les deux droites en haut du graphique correspondent aux débits de crues de période de retour 5 ans et 10 ans (moyennés sur 3 jours, en cohérence avec la courbe des débits observés), aidant à l’évaluation de l’intensité des crues.
Graphique d’évolution des débits (hydrogramme) sur 3 ans. La courbe en bleu représente les débits moyens mesurés sur 3 jours consécutifs. Les pastilles colorées permettent de visualiser les valeurs les plus basses de chaque mois (Q3Jn) : elles sont positionnées à la date à laquelle ces valeurs sont observées et colorées selon leur rareté (période de retour) pour le mois considéré, aidant à l’analyse de la situation en moyennes et basses eaux, notamment pour le suivi de la ressource en eau. La courbe médiane (en vert) représente la situation normale, en valeur de débits et en tendance. Enfin, les deux droites en haut du graphique correspondent aux débits de crues de période de retour 5 ans et 10 ans (moyennés sur 3 jours, en cohérence avec la courbe des débits observés), aidant à l’évaluation de l’intensité des crues.
Sur le bassin parisien au sud de la Seine, le mois de décembre 2024, plus sec que les mois précédents, avait permis au cours d’eau de ce secteur de ne pas enregistrer de crues marquantes. Toutefois, pour les trois cours d’eau cités en exemple ci-dessous, on observe très clairement que les débits de base sont en augmentation régulière depuis les mois de septembre / octobre.
Sur le mois de janvier 2025, des crues rares se sont déroulées sur tous les cours d’eau de cette zone. Sur l’Orbiquet à Beuvillers, l’Eure à Louviers, et la Dives au Mesnil-Mauger, on observe très bien le double pic, le maximum étant atteint sur le premier pic pour l’Orbiquet à Beuvillers et lors du deuxième épisode de crue pour l’Eure à Louviers et la Dives au Mesnil-Mauger. Les débits ont atteint des valeurs rares : observation en moyenne un peu moins d’une fois tous les 10 ans pour ces trois stations. Pour mémoire, il s’agit de la plus forte crue observée sur la station de Louviers sur l’Eure depuis les crues de mars 2001 (et la 11 occurrence depuis la création de la station en 1972).
Il s’agit également du plus fort débit observé sur la station de Beuvillers depuis la crue de janvier 2003 et la cinquième plus forte observation depuis la création de la station en 1983.
Enfin sur la Dives au Mesnil-Mauger, pour la crue de fin janvier, il s’agit de la deuxième plus forte observation de crue (après mai 2024) depuis janvier 2003 et du cinquième plus fort fort débit instantané observé depuis 1973.
Sur ce secteur, que ce soit lors du premier et/ou du deuxième épisode crue, le service de prévision des crues Seine-Aval-Côtiers-Normand a placé en vigilance orange les cours d’eau de la Dives, de la Touques (Orbiquet et Calonne), de l’Iton amont et de l’Orne amont sur le site Vigicrues.
Graphique d’évolution des débits (hydrogramme) sur 3 ans. La courbe en bleu représente les débits moyens mesurés sur 3 jours consécutifs. Les pastilles colorées permettent de visualiser les valeurs les plus basses de chaque mois (Q3Jn) : elles sont positionnées à la date à laquelle ces valeurs sont observées et colorées selon leur rareté (période de retour) pour le mois considéré, aidant à l’analyse de la situation en moyennes et basses eaux, notamment pour le suivi de la ressource en eau. La courbe médiane (en vert) représente la situation normale, en valeur de débits et en tendance. Enfin, les deux droites en haut du graphique correspondent aux débits de crues de période de retour 5 ans et 10 ans (moyennés sur 3 jours, en cohérence avec la courbe des débits observés), aidant à l’évaluation de l’intensité des crues.
Graphique d’évolution des débits (hydrogramme) sur 3 ans. La courbe en bleu représente les débits moyens mesurés sur 3 jours consécutifs. Les pastilles colorées permettent de visualiser les valeurs les plus basses de chaque mois (Q3Jn) : elles sont positionnées à la date à laquelle ces valeurs sont observées et colorées selon leur rareté (période de retour) pour le mois considéré, aidant à l’analyse de la situation en moyennes et basses eaux, notamment pour le suivi de la ressource en eau. La courbe médiane (en vert) représente la situation normale, en valeur de débits et en tendance. Enfin, les deux droites en haut du graphique correspondent aux débits de crues de période de retour 5 ans et 10 ans (moyennés sur 3 jours, en cohérence avec la courbe des débits observés), aidant à l’évaluation de l’intensité des crues.
Graphique d’évolution des débits (hydrogramme) sur 3 ans. La courbe en bleu représente les débits moyens mesurés sur 3 jours consécutifs. Les pastilles colorées permettent de visualiser les valeurs les plus basses de chaque mois (Q3Jn) : elles sont positionnées à la date à laquelle ces valeurs sont observées et colorées selon leur rareté (période de retour) pour le mois considéré, aidant à l’analyse de la situation en moyennes et basses eaux, notamment pour le suivi de la ressource en eau. La courbe médiane (en vert) représente la situation normale, en valeur de débits et en tendance. Enfin, les deux droites en haut du graphique correspondent aux débits de crues de période de retour 5 ans et 10 ans (moyennés sur 3 jours, en cohérence avec la courbe des débits observés), aidant à l’évaluation de l’intensité des crues.
Sur ce secteur hydrogéologique, les cours d’eau affichent souvent des valeurs légèrement moins humides que sur le reste de la région. C’est notamment le cas sur la moitié nord du département de la Manche représentée ici par la station de la Saire à Anneville-en-Saire. C’est également le cas sur le sud-Manche et l’ouest de l’Orne, ici sur la Mayenne à Ambrières-les-Vallées. En effet, sur ces deux stations, les débits de base sont légèrement supérieurs aux normales de saison (entre 3 ans et 5 ans humide). Toutefois, les épisodes de crues de janvier, même s’ils sont bien visibles sur les hydrogrammes ci-dessous, ceux-ci restent avec des fréquences d’apparition relativement classiques.
Sur le fleuve Orne, en revanche si le débit de base est également légèrement supérieur aux normales, la crue de début janvier est relativement notable puisqu’il s’agit du plus fort débit observé sur ce cours d’eau depuis 2001.
Au cours de ce mois de janvier, le Service de Prévision des Crues Seine-aval-Côtiers-Normands a placé l’Orne amont (épisode de fin janvier), moyenne et aval (lors des deux épisodes de crues) en vigilance orange pour les crues sur le site Vigicrues.
Graphique d’évolution des débits (hydrogramme) sur 3 ans. La courbe en bleu représente les débits moyens mesurés sur 3 jours consécutifs. Les pastilles colorées permettent de visualiser les valeurs les plus basses de chaque mois (Q3Jn) : elles sont positionnées à la date à laquelle ces valeurs sont observées et colorées selon leur rareté (période de retour) pour le mois considéré, aidant à l’analyse de la situation en moyennes et basses eaux, notamment pour le suivi de la ressource en eau. La courbe médiane (en vert) représente la situation normale, en valeur de débits et en tendance. Enfin, les deux droites en haut du graphique correspondent aux débits de crues de période de retour 5 ans et 10 ans (moyennés sur 3 jours, en cohérence avec la courbe des débits observés), aidant à l’évaluation de l’intensité des crues.
Graphique d’évolution des débits (hydrogramme) sur 3 ans. La courbe en bleu représente les débits moyens mesurés sur 3 jours consécutifs. Les pastilles colorées permettent de visualiser les valeurs les plus basses de chaque mois (Q3Jn) : elles sont positionnées à la date à laquelle ces valeurs sont observées et colorées selon leur rareté (période de retour) pour le mois considéré, aidant à l’analyse de la situation en moyennes et basses eaux, notamment pour le suivi de la ressource en eau. La courbe médiane (en vert) représente la situation normale, en valeur de débits et en tendance. Enfin, les deux droites en haut du graphique correspondent aux débits de crues de période de retour 5 ans et 10 ans (moyennés sur 3 jours, en cohérence avec la courbe des débits observés), aidant à l’évaluation de l’intensité des crues.
Graphique d’évolution des débits (hydrogramme) sur 3 ans. La courbe en bleu représente les débits moyens mesurés sur 3 jours consécutifs. Les pastilles colorées permettent de visualiser les valeurs les plus basses de chaque mois (Q3Jn) : elles sont positionnées à la date à laquelle ces valeurs sont observées et colorées selon leur rareté (période de retour) pour le mois considéré, aidant à l’analyse de la situation en moyennes et basses eaux, notamment pour le suivi de la ressource en eau. La courbe médiane (en vert) représente la situation normale, en valeur de débits et en tendance. Enfin, les deux droites en haut du graphique correspondent aux débits de crues de période de retour 5 ans et 10 ans (moyennés sur 3 jours, en cohérence avec la courbe des débits observés), aidant à l’évaluation de l’intensité des crues.
Année hydrologique : période continue de douze mois choisie de façon à minimiser les reports hydrologiques d’une année sur l’autre. Elle débute à une date de l’année où les réserves sont au plus bas et est donc choisie en fonction des conditions climatiques de chaque région. En Normandie, celle-ci débute par convention au 1er septembre.
Évapotranspiration : quantité d’eau évaporée (à la surface du sol et des étendues d’eau) et transpirée par les plantes. Elle peut être potentielle (quantité d’eau potentiellement mis en jeu) ou réelle (quantité d’eau effectivement évapotranspirée).
Pluies efficaces : les pluies (ou précipitations) efficaces sont égales à la différence entre les précipitations totales et l’évapotranspiration réelle. Ces précipitations sont soit stockées, soit infiltrées (recharge des nappes) soit ruisselées.
Niveau piézométrique (ou par raccourci piézométrie): altitude ou profondeur (par rapport au sol) de la surface de la nappe souterraine.
Recharge des nappes: période/phénomène d’augmentation des niveaux des eaux souterraines. On parle régulièrement de recharge hivernale.
Vidange des nappes: période/phénomène de baisse des niveaux des eaux souterraines. On parle régulièrement de vidange estivale.
Débit de base / VCN3 / Q3Jn : il s’agit du débit du cours d’eau en l’absence de ruissellement consécutif à de récentes précipitations. La grandeur choisie pour le quantifier est le VCN3, débit moyen minimal calculé sur trois jours consécutifs pour une période donnée (mensuelle pour ce bulletin)
Hydraulicité : rapport du débit moyen sur une période donnée (mensuelle ou annuelle) à sa moyenne interannuelle sur cette même période. Elle permet de positionner simplement le débit d’une année ou d’un mois donné par rapport à l’année normale ou au mois normal.
Médiane : pour un échantillon de valeurs ordonnées, la médiane correspond à la valeur qui se trouve au point milieu de cette liste, permettant de couper l’ensemble des valeurs en deux parties égales (50%) en nombre de valeurs. Elle diffère de la moyenne de ces valeurs.
Fréquence ou Période de retour : la fréquence (au dépassement) d’un événement est la probabilité que cet événement soit atteint ou dépassé chaque année. La période de retour (ou récurrence) est l’inverse de la fréquence. Exemple : une crue décennale a, chaque année, une chance sur dix d’être atteinte ou dépassée
Débit mensuel quinquennal humide (resp. sec) : pour un mois considéré, c’est le débit mensuel qui a une probabilité de 1/5 (resp. 4/5) d’être dépassé chaque année. Il permet de caractériser un mois calendaire de forte hydraulicité.
Débit de base quinquennal humide (resp. sec) : c’est le débit de base (Q3Jn) qui a une probabilité de 1/5 (resp. 4/5) d’être dépassé chaque année.
Tarissement d’une rivière: phénomène de décroissance régulière du débit en l’absence de précipitations et d’intervention humaine
Étiage : période de l’année hydrologique où le débit d’un cours d’eau est bas. Il s’établit par le tarissement progressif du cours d’eau peu ou pas entrecoupé de précipitations.